|
| Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] | |
| |
Auteur | Message |
---|
Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Lun 25 Juin - 21:54 | |
| Kotaro posa son sac de cours, un simple sac en cuir qu’il portait en bandoulière, sur une des tables de la bibliothèque. Il enleva son appareil photo de son cou et le mit dans le sac pour ne pas se le faire voler. Déjà que certains fantômes s’amusaient à faire les trouble-fêtes en volant tout et n’importe quoi…Il s’assit donc sur la chaise et sortit un livre, qu’il ouvrit au marque page et commença à lire.
Ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça. En fait, à part faire des photos il lisait, une activité solitaire qui n’impliquait pas de contact avec les autres. De plus lire lui permettait de s’évader un peu de sa vie, vie qu’il n’aimait pas. En même qui voudrait d’un passé comme le sien ? Sûrement personne. Bon il savait bien qu’il n’était pas le pire dans l’Académie. Certains avaient une histoire affreuse, les fantômes en général. Pourtant moralement Kotaro n’était pas bien. Se faire prendre pour un fou, être toujours tout seul….on pourrait penser qu’il le choisit mais non, ça lui est presque imposé. Inconsciemment. Il a juste l’impression que ce sera toujours pareil, qu’on le prendra pour un fou. Il ne veut plus retourner au centre maintenant qu’il a réussi à en sortir, qu’il a reprit une vie à peu près normale.
Bien qu’on ne puisse pas appeler ça une vie normale. A part le fait qu’ils avaient des cours, le reste était bizarre et pas du tout normal. Kotaro faisait tout pour éviter les élèves et surtout les fantômes. Comment pourrait-il parler à ceux qui ont causé son malheur ? S’ils n’avaient pas existés, le jeune homme serait encore auprès de sa famille, à faire des études sans créatures quasi-inexistantes à côté de lui. S’il n’avait pas eu ce don…enfin qui pouvait appeler ça un don ? En quoi c’était utile et agréable ? Enfin bon, il ne pouvait rien changer malheureusement, juste vivre avec.
Quand Kotaro lisait il ne faisait pas attention au monde qui l’entourait. Il ne voyait pas les gens qui passaient à côté de lui, si c’étaient des filles ou des garçons, des humains ou pas. Un extraterrestre pourrait s’assoir à sa table qu’il ne le remarquerait qu’1 heure plus tard, quand enfin il lèverait le nez de son bouquin. Non pas que l’histoire était intéressante, elles ne l’étaient jamais toutes, mais il avait pris l’habitude de se couper du monde par cet intermédiaire.
Pourtant cette fois-ci se fut différent. Alors qu’il allait tourner la page, il sentit quelque chose de bizarre se passer autour de lui. C’était…Il ne connaissait pas cette sensation. Comme s’il se rappelait de quelque chose. Kotaro n’aimait pas se souvenir, il inventait plutôt. Il vérifia automatiquement que son appareil photo était dans son sac et recommença à lire, toujours avec cette gêne. Comme s’il était en train de louper quelque chose d’important…mais quoi ? Avait-il oublié de faire un truc et qu’il s’en souvenait à moitié maintenant ? Non, improbable. Il avait la même routine depuis 1 an…Alors quoi ?
Le jeune homme entendit du verre casser et releva la tête pour la tourner derrière. Un élève avait fait tomber quelque chose. Bah, ça arrivait. Il allait replonger dans son livre quand il aperçut du coin de l’œil une forme…une silhouette plutôt…Il posa un peu son bouquin et regarda plus attentivement. A se rappeler qu’avant d’être renfermé Kotaro était curieux. A quelques mètres il y avait un jeune homme avec des cheveux noir corbeau, il semblait errer dans les rayons. Son visage était doux, comme s’il ne pensait à rien ou au contraire, était perdu dans ses pensées. De petite taille, il semblait fragile.
Mais ce n’était pas ça qui rendait mal à l’aise le photographe. Non ce n’était pas son air triste et perdu, son visage d’adolescent ou ses mains fines, mais autre chose. C’était LUI. De le voir là. Pourtant il ne le connaissait pas, mais avait cette impression…de déjà-vu ? Comme s’il le connaissait quand même. C’était dur à expliquer. Disons juste que sa présence le gênait, qu’il ne pouvait s’empêcher de le fixer pour se rappeler à qui il le faisait penser. Parce que ça ne devait être que ça. Ça se trouve il l’avait croisé dans les couloirs et ne s’en souvenait que maintenant…ça devait être ça.
Kotaro s’apprêtait à retourner dans son livre quand le jeune homme qu’il observait tourna sa tête vers lui et plongea ses yeux dans les siens. Paniqué, le jeune photographe resta paralysé, là, à le regarder et dans un élan de lucidité baissa la tête et chercha à faire comme s’il ne l’avait pas vu. Bien que ce ne soit plus très crédible. Il redoutait plus que tout que cet homme vienne à sa table maintenant. « Faites qu’il ne vienne pas… »
Mais on le sait, la vie ne se passe jamais comme on l’a décidé. Et ce n’était pas parce qu’il souhaitait que cet inconnu ne vienne pas qu’il n’allait pas le faire. Bien au contraire.
|
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Mar 26 Juin - 22:56 | |
| Le fantôme de Liam revint de son repos et émergea vers le monde des humains à 8h du matin, juste au moment ou commençaient les cours de la journée. Des cours totalement normaux pour une institution pas si normale que cela, car il y avait, dans cette ecole, des personnes un peu étranges, en dehors des professeurs et des élèves. Des fantômes. Oui, Yulyeong etait surement l'un des endroits les plus hantés du monde. Une sorte d'endroit de la deuxième chance pour ces âmes perdues. Ici, on les aidaient à accomplir leurs derniers voeu et à laisser un héritage à quelqu'un. Le jeune homme aimait cet ecole. C'était son paradis à lui. Il y trouvait une bonne partie du repos qu'il désirait, au lieu d'attendre indéfiniment la mort sous la neige éternelle d'Hokkaido. Il se prépara pour passer la journée comme d'habitude, donc. Il allait se mettre à la disposition des élèves ou des professeurs qui auraient besoin d'un conseil ou d'aide quelconque.
Les journées à Yulyeong se ressemblaient un peu toute... Ça devait surement être ce qui arrivait tout le temps quand on errait sur terre depuis 50 longues années. Il ne faut pas croire qu'un fantôme pouvait voyager n'importe ou sur la terre et comme il le désirait, non. Tout ce que Liam avait bien pu voir ces dernières années, c'était sa vieille maison abandonnée, autre fois si jolie, et l'intérieur de Yulyeong ou il partageait maintenant son existence avec des petits jeunes dotés de pouvoirs paranormaux.
De petits jeunes qu'il aimait énormément il faut dire. Il lui semblait qu'il prenait plus d'importance ici... Au moins, on le remarquait quand il déambulait dans les couloirs, on le saluait, on le touchait, on admirait sa façon de jouer de la musique. Il pouvait aussi évoluer et non rester figé dans les années soixante. Elvis n'était plus, le jazz n'était plus vraiment dans son âge d'or. Il etait passé à la suite pour se donner la sensation d'être une personne du présent et nom un souvenir du passé. Un passé lointain et révolu.
Le fantôme était donc devenu une petite "vedette" dans l'école. D'abord parce que part ses origines il était bien moins impressionnant que les autres Jeongshins hommes. Minuscule, fin et aux traits féminins, il donnait bien plus envie de le serrer dans nos bras que de partir en courant en hurlant de peur. Deuxièmement, il etait l'un des seuls musiciens avec autant d'expérience ici. Certains le connaissaient déjà parce que leurs parents et leurs grands parents avaient de ses CDs. L'époque ou il avait été connu comme le "fils spirituel de Presley" était si loin qu'il l'avait presque oublié.
La bibliothèque était son endroit préféré. Pouvoir prendre un livre e le lire etait terriblement agréable. Et lui qui n'avait pas trop pris le temps de lire pensant sa vie, découvrait cette agréable activité après sa mort. Ça lui permettait de rêver à autre chose, de se rappeler des années ou il s'était cru invincible, ou il avait crut qu'il vivrait éternellement... Il préférait les livres qui se finissaient bien. Peut etre pour compenser, en quelques sortes.
Il déambulait aujourd'hui dans les rayonnages de la bibliothèque à la recherche d'un livre que la bibliothécaire lui avait conseillé. Malheureusement, il ne le trouvait nulle part. Se mordillant la lèvre, il passa une demie heure à chercher son trésor. Mais rien n'y faisait. Finalement, il soupira, presque prêt à faire demi tour, quand il sentit un regard insistant posé sur lui.
Il n'aurait pas été étonné si il s'était retrouvé entourés d'humains "normaux" parmis lesquels se seraient retrouvé un Munyeo. Il avait l'habitude. Il faut dire que les personnes qui avaient ce genre de facultés etaient moins rare qu'on pourrai le penser. Sauf qu'ici, voir des fantômes etait tellement courant qu'on ne faisai presque plus attention à lui. Alors pourquoi ? Il leva les yeux vers le jeune homme.
Il se sentit étrange à l'instant ou il croisa ce regard perdu. Il avait une excellente memoire. De plus le souvenir rattaché à ces yeux etaient très fort, mais il n'arrivait pas à s'en rappeler, comme si il avait effacé cela volontairement. Il se mordit la lèvre quand il vit que le jeune homme lui semblant si familier tenait à la main le livre qu'il cherchait depuis des lustres, justement.
Ça combiné à l'attirance étrange qu'il éprouvait pour cet élève le poussa à s'avancer discrètement et à s'installer dans un des fauteuils près de lui. Il était tellement petit qu'il semblait presque disparaitre dans le meuble. Les jambes repliées contre son torse, il regardait le plus jeune avec de grands yeux bruns clairs, l'air absorbé dans sa contemplation. Alors il se rendit compte que le jeune lui jetait des coup d'oeuils méfiants. Le fantôme fit une moue, pas franchement habitué à ce qu'on le considère comme effrayant. Mais soit. -Tu m'as piqué mon livre. Fit il avec une pointe de reproche innocent dans la voix. Quand le jeune homme leva enfin totalement la tête vers lui, il lui sourit de toutes ses dents blanches. -Est ce qu'il est bien ? |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Mer 27 Juin - 0:12 | |
| Ce regard…il était sûr de l’avoir déjà vu. La forme ronde de son visage aussi. Comme s’il avait oublié quelque chose et que ce fantôme le lui rappelait…mais quoi ? Il n’en avait aucune idée. Par contre ce qui était évident c’était qu’il avait senti son regard insistant sur lui et qu’il s’était retourné, sûrement intrigué.
Aussitôt il avait baissé la tête, mais apparemment ça n’avait pas suffit pour qu’il ne le remarque pas plus que ça. Kotaro eut le temps de lire quelques lignes avant qu’il ne sente une présence étrangère et pourtant familière à côté de lui. Il n’eut pas besoin de relever la tête pour savoir que l’homme s’était assis dans le fauteuil en face de lui et que c’était à son tour de le fixer. Le photographe détestait être regardé de la sorte, ou regardé tout court. Généralement ça voulait dire qu’il avait encore fait une bêtise avec son don, qu’on le fixait comme s’il était un fou et il détestait ça. Ça lui donnait de mauvais souvenirs…
Voyant que la personne en face de lui ne souhaitait apparemment pas bouger, il se tenta à jeter quelques coups d’œil vers lui, toujours plus méfiant. Le fantôme était plus près qu’il ne le pensait, ce qui le força à se renfermer encore plus dans sa bulle protectrice.
- Tu m'as piqué mon livre.
Kotaro en sursauta, presque exagérément. Si ça amusait l’homme en face, et bien pas lui. Il se sentait extrêmement mal à l’aise et ne sut pas quoi répondre. Il pensait qu’en l’ignorant il partirait mais non. Alors le jeune home releva timidement la tête pour faire face au visage de poupée du fantôme.
- Est ce qu'il est bien ?
S’il était bien ?
- Euh…oui…il est bien.
Et voilà, il avait l’impression d’être un attardé maintenant, pas capable de répondre à une question par une réponse construite et développée. Ses mains commencèrent alors à devenir moites et il serra le livre comme s’il avait peur de le lui prendre. Pourtant c’était stupide…mais on ne sait jamais non ? Il y avait des fantômes un peu énervant dans l’Académie alors bon…vaut mieux prévenir que guérir, tout le monde le sait.
Mais maintenant il n’arrivait plus à se replonger dans l’histoire, lisant une ligne puis jetant à nouveau un coup d’œil à l’homme qui ne bougeait pas de la chaise, avant de relire la même ligne éternellement. Ok, s’il ne partait pas tout de suite c’est lui qui le ferait. Qu’attendait-il de sa part au juste ? Un compte-rendu ? Timide et pourtant franc, après quelques secondes voire minutes il osa relever la tête vers lui.
- Est-ce que tu pourrais…partir ?
Ça faisait vraiment grossier mais comment aurait-il pu demander une chose aussi délicate ? Mais même après ça, il ne bougea pas. Ça en devenait stressant si bien que, nerveux au possible qu’on viole presque sa sphère d’intimité, il posa le livre sur la table, sortit son calepin où il prit des notes (il faisait souvent des petites fiches des livres qu’il lisait pour s’en souvenir et avoir des archives pour plus tard), le rangea à nouveau dans son sac et enfin enleva le marque-page de l’intérieur du livre. C’était dommage de ne pas le finir mais bon, il se rattraperait plus tard, en plus il avait noté la page où il s’était arrêté.
Sans oser pour autant le regarder franchement dans les yeux cette fois-là, il fit glisser le livre sur la table jusqu’à lui et se leva rapidement, emportant son sac sans voir qu’il avait fait tomber une de ses pellicules sur la table, celle contenant les photos de la veille. Ce n’est qu’en arrivant à sa chambre et en posant son sac qu’il s’en rendit compte, le fouilla de fond en comble avant d’en déduire qu’il l’avait laissé à la bibliothèque. "Ah merde !" Aussitôt il retourna en courant là-bas mais quand il arriva à la table où il était assis, il n’y avait plus rien. Bon alors soit il l’avait perdu ailleurs soit on lui avait volé. Et il détestait qu’on lui vole quelque chose en rapport avec la photographie ! Kotaro chercha donc sous toutes les tables, entre chaque rayon et, enfin, l’aperçu…
…entre les deux doigts du même fantôme qui le regardait avec un petit sourire.
|
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Mer 27 Juin - 22:40 | |
| Il se demandait pourquoi ce si beau jeune homme avait l'air si effrayé. Il était plus grand et plus fort que lui. Vivant en plus, ce qui était un assez grand avantage... Mais pourtant, il était pétrifié de peur en le voyant avancer vers lui. D'habitude, si il voyait quelqu'un prendre peur devant lui, il n'insistait tout simplement pas et disparaissait. Jouer les esprits frappeurs n'était pas son kiff non plus même si il lui arrivait deux ou trois fois d'embêter des élèves qu'il connaissait déjà pour enrailler l'ennui dans l'os.
Pourtant, quelque chose le poussait à rester avec ce jeune homme et à l'observer, comme si c'était le plus grand devoir de sa vie. Il se sentait...comme irrésistiblement attiré par cette personne qui semblait détenir quelque chose d'important pour lui. Certes, son livre. Mais autre chose aussi. Autre chose qu'il ne saurait pas nommer pour le moment...
Ce jeune homme là, en tous les cas, ne devait très certainement pas etre le genre a etre constamment entouré. Il le regardait avec méfiance, comme si il allait forcement l'attaquer par surprise dans un instant. Pourtant, notre pauvre petit fantôme etait tout sauf méchant. - Est-ce que tu pourrais…partir ? Partir ? Mais pourquoi ? Il etait très bien ici ! Ne comprenant réellement pas pourquoi il voulait le voir disparaitre, et l'air sincèrement innocent, il le contempla, essayant de savoir ou est ce qu'il avait bien pu le voir. Il était très beau, et en amoureux de la beauté, le fantôme était surpris d'avoir pu oublier ce regard brun et fragile, perdu qui lui serrait le coeur, ces cheveux qui semblaient vouloir se rebeller naturellement et des lèvres qui se prêteraient plus naturellement à un sourire espiègle, qu'à une moue triste.
Pendant qu'il pensait, le bruit d'un livre qu'on fermait le fit légèrement sursauter, et il vit le plus jeune le pousser vers lui, et sans savoir pourquoi, il trouva ce geste terriblement adorable. Malheureusement, avant qu'il n'aie pu le remercier ou lui demander son nom, celui ci était déjà entrain de filer vers la sortie, faisant tomber au passage une petite enveloppe de son sac, que le fantôme rattrapa au vol, dans les doigts fins. -Hey attends ! Tu as oublié... Il avait déjà filé. Dommage. Le jeune homme, curieux, observa la pellicule qui s'était glissée hors de l'enveloppe, impressionné.
C'était particulièrement bon. Tout était magnifique, les couleurs, les ombres, la saisie de la vie sur cette image. Le jeune fantôme s'assit sur un autre petit sofa, regardant longuement toutes les photos... Il fut tout simplement émerveillé par le talent de ce jeune homme et la pureté de son regard à travers ces photos. C'est alors qu'un bruit attira son attention et il croisa à nouveau le regard du jeune inconnu. Voyant qu'il le soupçonnait évidemment, il lui tendit immédiatement la pelicule. -Tu l'avais faite tomber de ton sac. Et je ne connais même pas ton nom alors...Tiens. Il se dirigea à sa hauteur et lui tendit l'enveloppe comme neuve. -Tu as vraiment beaucoup de talent...Je n'ai connu qu'une personne qui faisait des photos aussi bonnes.
Bien sur, il pensait à l'adorable petit garçon sur lequel il avait veillé tel un père pendant 5 ans. 5 longues années. D'ailleurs...tous deux se regardèrent très longuement dans les yeux, comme...comme si quelque chose était entrain de se passer... Mais avant qu'il ne remarque quoi que ce soit, une groupe d'élèves bouscula si violemment le photographe, qu'il fut projeté dans une armoire et qu'il tombe lourdement au sol en se cognant la tête contre le bois. Horrifié, le fantôme se précipita pour s'agenouiller près de lui.
-Oh mon dieu ! Est ce que ça va ??
Si il y avait bien une chose que le fantôme détestait plus que tout, c'était la violence et l'indifférence, ce qui avait emporté, des années auparavant son petit ami, la personne qu'il aimait, et la, c'était encore bien plus que de l'indifférence puisque ces jeunes hommes avaient bien rit et avaient filé. Le jeune homme se promit de leur faire la terreur de leur vie quand il les retrouverait. Il aida le plus jeune à se redresser et observa son front avec intensité. -Il faut aller à l'infirmerie...tu saignes. |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Mer 27 Juin - 23:36 | |
| Kotaro était parti si vite, effrayé par ce fantôme qui ne voulait pas le laisser tranquille, qu’il n’avait pas vu qu’il avait perdu quelque chose entre temps. Sa pellicule avec ses dernières photos…pourtant il était sûr de les avoir à la bibliothèque ! Le jeune homme détestait par-dessus tout qu’on voit ses photographies, les prenant pour quelque chose de personnel que les autres n’ont pas le droit de regarder. Il était de plus beaucoup plus sensible qu’il voulait bien le faire croire, ce depuis son enfance et d’un certain côté il se cachait derrière ses photos. Une autre des raisons qui faisait que personne ne devait les voir.
Il courut en sens inverse, son sac ballotant contre son genou au rythme de sa course. Il arriva plus rapidement qu’escompté à la bibliothèque et alla directement là où il était assis juste avant et où il n’y avait plus personne à présent. Désespéré, il commença à chercher partout à la recherche de la simple enveloppe contenant ses photos. Il la trouva bientôt, posée sur les genoux d’un fantôme, ou plutôt du fantôme, qui tenait dans ses mains ses précieuses photographies.
Il lui avait volé c’est ça ? Mais bon sang est-ce qu’ils pouvaient arrêter de s’en prendre aux humains tout ça parce qu’ils s’ennuyaient ? L’air méfiant et accusateur, il s’approcha doucement du fantôme, toujours trop peureux de trop s’approcher de lui.
- Tu l'avais faite tomber de ton sac. Et je ne connais même pas ton nom alors...Tiens.
Kotaro l’attrapa rapidement sans un regard pour la personne en face de lui et rangea l’enveloppe dans son sac, bien en sécurité.
- Tu as vraiment beaucoup de talent...Je n'ai connu qu'une personne qui faisait des photos aussi bonnes. - M-Merci, réussit-il à bredouiller.
C’était pour ça aussi qu’il ne souhaitait pas qu’on les voit. Il avait l’impression qu’on lui mentait tout le temps en voyant ses photos, jamais de phrases autres que « c’est trop beau ! » ou autres du même genre. Ça en devenait rageant à la fin. Alors qu’il allait partir ses yeux croisèrent les siens et pendant quelques secondes se fut le trou noir intergalactique. Pas de sensation, que du vide…ce jusqu’à ce qu’il se sente poussé violemment et se cogne le front contre un coin du rayon.
Ce n’était pas la première fois que ça arrivait. Parce qu’il parlait peu les autres pensaient qu’ils pouvaient le molester sans aucune rancune de sa part. Mais ça ne marchait pas comme ça. Oui il ne disait rien mais plus parce qu’il voulait garder en souvenir autre chose que ces provocations puériles qui ne serviraient à rien dans sa vie. Alors autant se laisser faire, supporter et passer à autre chose.
- Oh mon dieu ! Est ce que ça va ??
La première chose qu’il fit en le voyant s’approcher fut se reculer en se traînant au sol, tenant son sac avec son appareil photo dedans. C’était juste une simple panique momentanée après coup et finalement il accepta qu’il l’aide. Ça lui faisait bizarre, on ne l’aidait pas normalement.
- Il faut aller à l'infirmerie...tu saignes. - Pas la peine…ça va passer.
Il n’allait que rarement à l’infirmerie pour ce genre de chose mais bizarrement, comme une ellipse, il se retrouva devant la porte quelques minutes plus tard, la tête baissée. L’infirmière ouvrit la porte et le regarda.
- Oh mon dieu Murakami-kun, qu’as-tu fait encore ? - Je suis tombé dans les escaliers… - Encore ? En courant je parie… - J’avais oublié quelque chose à la bibliothèque. - Ta maladresse te perdra un jour. Allez viens avec ton ami, je vais te soigner. - Je ne le connais pas.
Cette phrase résonna étrangement à son oreille comme si c’était vrai et faux en même temps. Pourtant ce n’était pas un mensonge, il ne connaissait pas ce fantôme ! L’infirmière le fit entrer quand même à son plus grand désarroi. Déjà qu’il n’aimait pas être là, alors en plus s’il était observé…
- Tu es sûr que c’est en tombant que tu t’es fait ça ? fit la femme en passant un coton avec du désinfectant sur sa plaie. - Ite ! Oui…je me suis pris le bord de l’escalier en bas. - Mmmmmh. Ce n’est pas la première fois, fais attention.
Le jeune photographe se mordit l’intérieur de la joue et évita le regard pourtant insistant de l’homme qui se baladait dans l’infirmerie, où sûrement il n’était jamais allé. C’était bien d’être un fantôme pour ça, on n’était jamais blessé physiquement, ce qui compensait sans doute la blessure mentale due à leur mort. Enfin bref.
- Tu peux t’en aller maintenant, fit-il avec un peu plus de confiance. |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Jeu 28 Juin - 22:33 | |
| Liam n'avait jamais compris la motivation de ces esprits frappeurs, qui faisaient peur aux vivant ou qui leurs volaient leurs affaires. A quoi cela servait exactement ? Montrer qu'ils en voulaient à tous ceux si avaient la chance qu'ils n'avaient pas ? A quoi bon ? Cela ne les ramèneraient pas à la vie. Liam avait toujours été trop gentil et trop innocent pour en vouloir a qui que ce soit. De plus, sa mort, c'était tout simplement la faute à pas de chance alors... Il avait dépassé le stade de la colère... Maintenant il s'y faisait. Etre un fantôme n'avait pas que des mauvais cotés. Ça pouvait être amusant, parfois. Le seul problème, c'était la solitude, qui amenait forcement à l'ennui. Alors le musicien sautait tout de suite sur une occasion de s'amuser qui se présentait. Et ce jeune homme à l'air constamment triste, comme un chiot abandonné dans un mauvais refuge était la personne idéale, il faut dire.
Il se rendit bientôt compte, sans lui avoir parlé plus de deux fois, de la profondeur de ses sentiments, a travers les photos qui tombèrent de son sac. C'est ce qu'il y avait de merveilleux avec l'appareil photo, c'est que derrière l'objectif, la personne devait être totalement honnête avec elle même et non se dissimuler derrière des apparences. Une photo en particulier le toucha. C'était le parc de l'école, sous un merveilleux coucher de soleil, qui mettait en valeur son coté magique et les magnifiques fleurs qui avaient poussé avec l'été. Le mieux et que sur la photo, le parc etait désert. C'était réellement l'instant le plus précieux de toute la journée qu'il avait prit la en photo. Ça touchait tout particulièrement le jeune homme parce que c'était tout ce qu'il désirait, la douceur, de la paix et des fleurs...
Les fleurs, c'était sa deuxième grande passion après la musique. Pendant un moment, dans sa jeunesse, il avait été fleuriste et c'était terriblement pris d'affection pour ce métier. Depuis il allait très souvent dans le parc de l'école pour pouvoir admirer les fleurs qui y poussaient. A Hokkaido, coincé dans sa maison, sa vie avait été bien triste. Il continua a l'admirer jusqu'à ce que le beau jeune homme revienne pour récupérer les photos.
-Je suis pas un voleur. Dit le jeune homme devant son regard très accusateur. Il lui rendit les photos et le complimenta. Il espérait que ce genre de talent ne serait pas gâché comme beaucoup d'autre. - M-Merci. Le fantôme lui fit un sourire lumineux. Malgré le fait qu'il soit légèrement grognon, il était mignon, il se demandait ce que ça donnerait quand il souriait. Lui arrivait t'il de sourire seulement ?
Mais il n'eut pas le temps d'y penser plus fort, parce qu'une bande d'idiots bouscula subitement son compagnon, avec une telle force qu'il se cogna la tête contre l'armoire, arrachant un cri au fantôme. Si il n'était d'ailleurs pas aussi inquiet pour le jeune inconnu, il les aurait poursuivit pour leur botter allègrement le derrière. Mais au lieu de cela, ils vint s'agenouiller près du plus jeune, qui se mit à reculer comme si il avait un monstre intergalactique, avant de se calmer et accepter son aide. Sa main était encore plus glacée que la sienne. - Pas la peine…ça va passer.
-Ne discute pas, tu t'es ouvert le front. Il l'emmena donc plus ou moins de force jusqu'à l'infirmerie ou ils trouvèrent la vieille dame que le jeune homme semblait bien connaitre, vu le regard qu'elle lui lança en le voyant. Malgré le fait que Kotaro affirma qu'il ne connaissait pas le fantôme, celui ci se faufila quand meme dans l'infirmerie, se faisant plus silencieux qu'une petite souris, regardant d'un air éloquent et inquiet le plus jeune. Ce n'était donc pas un accident ? Il se faisait frapper souvent ? Il pouvait plus ou moins comprendre pourquoi mais trouvait cela horrifiant que le jeune homme ne se défende ou ne se rebelle pas. Pourquoi est ce les vivants ne prenaient tellement pas conscience de l'importance de leur vie ?
- Tu peux t’en aller maintenant, Le fantôme fit la moue. Il croyait vraiment qu'il allait lui obéir après avoir vu ça ? Non mon petit gars. Peu importe si tu me prends pour un esprit frappeur, il va me falloir des explications si tu veux que je te laisse tranquille. L'infirmière termina son travail, et les deux jeunes hommes se retrouvèrent seuls à l'extérieur. Le plus vieux observa longuement son interlocuteur, qui évitait son regard. -J'ai vraiment l'impression qu'on s'est déjà rencontrés tous les deux.. L'air sérieux, presque boudeur, il frôla le pansement sur le front de Kotaro. -Je trouve insultant pour tous les fantômes de cette école, de voir que tu ne te bats même pas pour préserver ta vie. Au lieu de te laisser battre par les autres tu devrais faire partager ta passion. Tes photos, elles sont réellement magiques ! Tu peux faire de grandes choses. Mais apres tout, jsuis qu'un ectoplasme donc prends ces conseils comme tu le préfères.
Il le regarda un moment dans les yeux,avec une drôle d'intensité au fond des prunelles, et reprit la parole. -Je m'appelle Liam. Et toi ? Il s'inclina doucement devant lui et lui sourit. -Je ne suis ni un esprit frappeur, ni un voleur. |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Ven 29 Juin - 0:10 | |
| Kotaro ne comprenait pas pourquoi il restait là, pourquoi même il était entré alors qu’il avait bien spécifié qu’il ne le connaissait pas à l’infirmière. Qu’est-ce que ce fantôme lui voulait à la fin ? N’empêche qu’il ne fut pas difficile de lui mentir une nouvelle fois, enfin, il ne mentait qu’à moitié. Il avait vraiment couru dans les escaliers et c’était pris un coin en bois. Pour le reste…et bien il remercia l’homme dans la salle qui ne démentit pas ses propos. Mais lui proposa ou même lui ordonna de partir. Sa présence le gênait affreusement mais il ne l’écouta pas. Tout le monde sait qu’un fantôme peut être têtu…
Enfin l’infirmière le libéra de ses griffes (façon de parler) et il pu sortir de là comme toutes les autres fois, réparé et vivant. Seulement là le regard insistant du fantôme le cloua sur place et alors que son corps refusait de bouger, ses yeux, eux, faisaient tout pour fuir les siens.
- J'ai vraiment l'impression qu'on s'est déjà rencontrés tous les deux..
Kotaro ne répondit pas, essentiellement parce que lui aussi avait cette mauvaise impression dans le creux du ventre. Comme s’il avait déjà vu ce visage sans s’en rappeler. Et ce genre de chose était chiant. Le photographe fronça les sourcils quand il s’approcha de lui jusqu’à le frôler.
- Je trouve insultant pour tous les fantômes de cette école, de voir que tu ne te bats même pas pour préserver ta vie. Au lieu de te laisser battre par les autres tu devrais faire partager ta passion. Tes photos, elles sont réellement magiques ! Tu peux faire de grandes choses. Mais apres tout, jsuis qu'un ectoplasme donc prends ces conseils comme tu le préfères. - N’est-ce pas mettre ma vie en danger que de répondre aux provocations ? Les choses sont très bien comme elles sont, je ne veux rien en changer. Et ce que je peux faire, tu ne peux pas le savoir.
Il avait dit tout ça d’une traite sans prendre le temps de respirer entre chaque phrase. Il guetta sa réaction.
- Je m'appelle Liam. Et toi ?
Le jeune homme n’entendit pas vraiment la suite, trop occupé avec ce prénom. Liam ? C’était peu commun, mais ça lui disait quelque chose…Mais quoi ? Liam…Liam…Sûrement une marque ou un des internés du centre. Possible, il ne retenait pas ce genre de chose. En voyant qu’il avait fini de s’incliner et qu’il le regardait à son tour avec l’air d’attendre quelque chose, Kotaro tripota son haut et regarda ses pieds, vraiment pas à l’aise du tout.
- Murakami…Kotaro…c’est tout.
A peine après avoir dit ça il tourna les talons pour s’enfuir jusqu’à sa chambre et posa son sac sur sa table de chevet avant de se laisser tomber sur le lit. Couché sur le dos, il regarda le plafond un long moment en fronçant les sourcils. Liam…Mais Liam quoi ? Ah mince, il ne savait que la moitié de son nom et lui avait donné le sien en entier, ce n’était pas juste ! Mais ça lui disait vraiment quelque chose, ça le démangeait même…
Il se releva pour fouiller dans ses affaires, prenant les quelques notes sur son long séjour en centre et les feuilletant pour trouver ce fameux prénom. Mais rien. Il ne trouva rien de ressemblant à Liam. Alors c’était quoi ? Un copain de primaire ? Il n’en avait jamais vraiment eu, enfin il avait cette sensation de ne pas en avoir eu. Pourtant dans son esprit le mot « Liam » se mariait bien avec le mot « ami »…Rhâ, c’était frustrant de ne pas réussir à savoir ça !
Il ne dormit pas très bien cette nuit-là, avec toujours cette mauvaise impression qu’il passait à côté de quelque chose d’important. Kotaro frôla sa blessure du bout des doigts et frissonna. Il n’avait pas trop aimé non plus le jugement que le fantôme avait fait sur lui sans le connaître. Ok le photographe n’était peut-être pas celui qui tenait le plus à sa vie, mais il ne cherchait pas à la foutre en l’air non plus ! Et il savait qu’il avait raison : répondre à ce genre de provocation physique engendrerait une bagarre et il n’était pas du tout doué pour ça. Donc non, autant faire profil bas…
Le lendemain, la seule chose qu’il pensa en parcourant les couloirs fut « Pourvu que je ne le croise pas. » Et… Devinez qui apparu quelques mètres plus loin ?
|
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Ven 29 Juin - 23:55 | |
| Il sentait bien que le jeune homme ne face de lui avait la meme étrange sensation. Il le voyait dans ses yeux et ça lui faisait un peu mal, bizarrement. Alors que d'habitude ça ne lui faisait strictement rien, ce que les autres personnes pouvaient bien penser de lui et de sa condition. Bizarrement, il sentait qu'il avait envie de lui inspirer bien autre chose que la peur ou la méfiance, de la confiance, de la tendresse, n'importe quoi. Et plus le temps passait plus le jeune homme etait persuadé que ce qui les avaient lié etait très fort. Alors comment avaient ils pu s'oublier mutuellement ? Il lui reprocha son manque de considération pour sa vie, comme si ça comptait réellement pour lui. Et effectivement, il se sentait très concerné par ce jeune homme un peu étrange.
- N’est-ce pas mettre ma vie en danger que de répondre aux provocations ? Les choses sont très bien comme elles sont, je ne veux rien en changer. Et ce que je peux faire, tu ne peux pas le savoir. Le fantôme remarqua qu'il avait réussi à lui tenir tête sans ciller et ça ne fit que renforcer son souvenir. Derrière cette coquille froide se cachait une personnalité très intéressante à découvrir. Et comme un vieux fantôme qui ne sait pas quoi faire de tout le temps qu'il a tuer, il etait bien décidé à percer à jour ce mystère qu'il représentait. Alors sans répondre à sa réplique, il se contenta de lui dire son prénom comme premier contact. Et à son grand plaisir, le jeune homme lui répondit : - Murakami…Kotaro…c’est tout.
Et il disparu presque aussi vite qu'un fantôme. Liam sourit et se rendit alors dans sa partie préférée de l'école. Les studios de musique. Il y passait des heures à jouer, tandis que les élèves dormaient bien tranquillement, aussi il ne serait pas dérangé. Troublé par le souvenir de cette nouvelle rencontre, Liam fut incapable d'écrire quoi que ce soit, alors qu'en général, l'inspiration était presque immédiate. Il soupira et mit sa tête dans ses mains. Il n'avait vu presque personne depuis qu'il était fantôme, et son séjour dans l'école était le moment ou il avait été le plus entouré...alors comment ? Qui était cet adolescent peureux ? Il se rappela alors la belle photo du parc qu'il avait vu dans la petite enveloppe du photographe. Et soudain, une façon de se rapprocher de lui lui apparut, claire et limpide.
Soudainement, il sortit une feuille blanche puis recommença à écrire. Ça dura toute la nuit et une bonne partie de la matinée, jusqu'à ce que sonne l'heure des cours. Il lui avait fallut écrire une chanson, la chanter, l'accorder et l'enregistrer. Ce qui lui prenait normalement un moins ne lui avait prit qu'une nuit. C'était...c'était incroyable mais c'était comme si la mélodie était déjà encrée dans sa tête. Il la grava alors sur un CD et sortit du studio, partant à la recherche du jeune homme.
Et comme par magie, il le vit au bout du premier couloir, servit sur un plateau. Tout le monde les observèrent, ahuris quand le fantôme s'approcha de Kotaro avec un magnifique sourire et lui tendit le CD qu'il avait gravé. -Ecoutes le, si tu veux bien. J'aimerais avoir ton avis la dessus.
Puis il le dépassa après avoir frôlé son bras puis s'éloigna sans jeter un regard en arrière. La journée passa rapidement. Dans la salle de musique, il joua le rôle de prof pour deux groupes de six élèves. Deux groupes très intéressés qui n'étaient pas dérangés d'apprendre la musique d'un fantôme. Puis, juste au coucher de soleil, il se rendit à l'endroit même ou avait été prise la photo de Kotaro. Il s'allongea dans l'herbe fraiche pour regarder le soleil se coucher, émerveillé.
Si Kotaro avait compris le message de sa chanson, alors il viendrait surement le retrouver ici. Alors il attendit, il attendit encore. Le soleil se cachait de plus en plus, l'endroit de faisait de plus en plus sombre et plus frais. Mais il ne bougea pas une seconde, intimement persuadé qu'il finirait par venir. Le soleil n'était plus qu'une légère lueur entre les arbres quand il entendit des pas se rapprocher de lui. Il se retourna et sourit doucement en voyant la silhouette s'approcher timidement de lui. |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Sam 30 Juin - 19:24 | |
| Kotaro avait très mal dormi, mais on ne peut pas dire qu’il faisait des nuits complètes les autres jours aussi ! Seulement là quelque chose le gênait affreusement. Il rêva cette nuit-là, d’un lit où il était couché, une silhouette floue près de lui qui lui caressait les cheveux. Dans l’air s’élevait une mélodie étrange, douce et rendue magnifique par la voix grave de celui qui le réconfortait, qui essuyait ses larmes.
En se réveillant le matin il tenta de comprendre le sens de ce rêve étrange, qui ne semblait pas en être un après mûres réflexions…comme une sensation de déjà-vu. Il déjeuna rapidement et descendit pour aller en cours, espérant de toutes ses forces ne pas le croiser. Manque de pot, alors qu’il traversait le couloir le fantôme arriva à l’autre bout et Kotaro ne put pas faire demi-tour sous peine de passer pour un idiot et d’arriver en retard. Il continua à avancer et lança un regard interrogateur comme les autres lorsque Liam s’arrêta devant lui, un CD à la main.
- Ecoutes le, si tu veux bien. J'aimerais avoir ton avis la dessus.
Eh ??? Pourquoi LUI ? Pourquoi pas un de ses amis fantômes ou autres ? En plus le photographe n’y connaissait rien du tout en musique…Il se retourna pour le lui rendre mais le jeune homme était déjà partie, le laissant là, perplexe. Ça voulait dire quoi toute cette scène ?
La journée passa lentement pour lui. L’esprit ailleurs, il pensait à ce CD qui traînait dans son sac, se demandant si en rentrant il devait l’écouter ou le rendre tout de suite sans l’avoir touché. Il était bien tenté par la deuxième option mais bizarrement, une fois dans sa chambre, il sortit le CD vierge d’écriture de son boitier et le mit dans sa petite chaîne hifi, avant d’appuyer sur play.
Une jolie intro démarra, c’était déjà beau et agréable à écouter. Puis une voix assez grave, non juste grave qui commença à chanter. Une voix douce, envoûtante, chaude aussi…une voix qui lui semblait familière. Cette étrangeté lui occupa l’esprit pendant toute la chanson alors il la remit, cette fois pour écouter les paroles, ce qu’elles lui disaient. C’était vraiment un texte très beau qui le fit frissonner et expliquait un peu ce qu’il ressentait à ce moment-là. Lui aussi, il lui rappelait un souvenir…mais lequel ? Qu’est ce qu’il était en train de louper ?
Etait-ce Liam qui chantait ? Kotaro se mit à espérer que oui, sans vraiment s’en rendre compte. Oui, il voulait que ce soit lui, parce que ça lui allait si bien, même s’il ne le connaissait pas, ou croyait ne pas le connaitre. Lorsque ce fut fini il eut un drôle de sentiment. Est-ce que…est-ce que ça parlait d’eux ? Ou vraiment ne voulait-il qu’un avis ? Savait-il quelque chose que lui ne savait pas ?
Il attendit bien quelques heures avant de se décider à descendre. CD en main, il alla au seul endroit qui lui faisait penser à la chanson : le parc. Le soleil se couchait à ce moment-là et, l’appareil photo battant contre son torse vu qu’il ne le quittait jamais, il se dirigea vers le petit banc et distingua une silhouette assise dans l’herbe, juste à côté. Se mordant la lèvre, il s’approcha doucement et surtout lentement, avant de s’assoir à son tour.
Ils regardèrent le soleil se coucher un long moment, rendant le paysage orange et jaune par moment. Kotaro se tourna vers le fantôme et le trouva…parfait dans ce paysage. Il prit son appareil pour le prendre en photo mais quelque chose en lui lui dit que c’était vain. Qu’il avait déjà essayé sans réussite. C’état bizarre. Dommage, ça aurait été une bonne photo…
- Tiens, fit-il en lui tendant le CD. C’est…je n’ai pas les mots pour décrire. Je ne suis pas très doué avec les mots.
Il se sentait un peu stupide sur le coup, le bras tendu vers lui sans oser le regarder, par peur ? Il ne savait pas. Mais quelque chose le troublait. Cette silhouette…et dans ses rêves aussi…mais qu’est-ce qu’il se passait au juste ?
- Est-ce que…cette musique…enfin…elle a une signification particulière pour toi ? Ou c’est juste une chanson comme une autre ?
Il se devait de savoir si ça lui était destiné, et pourquoi ? Pourquoi il avait l’impression que cette chanson était comme…une vérité ? Une vérité sur le fait qu’à part son séjour au centre, il ne se souvenait de rien ? |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Sam 30 Juin - 23:29 | |
| D'habitude, le jeune homme ne demandait l'avis de personne sur ses chansons. Il savait alors parfaitement que ca cassait dans l'oeuf sa créativité. Mais cette fois ci, il avait juste terriblement besoin que ce soit lui qui l'écoute en premier. C'était tout simplement terriblement important. Alors il lui mit simplement le CD dans la main, et partit avant qu'il n'aie le temps de le lui rendre, parce qu'il savait qu'il aurait essayé si il était resté. C'était un peu...Comme si il le connaissait déjà par cœur, et cela l'inquiéta encore plus.
Il fallait réellement qu'il mette le doigt sur cette drôle de sensation qui l'agitait....Et il avait besoin de lui pour savoir, malheureusement. Ca aurait été plus facile autrement, évidemment. Mais il ne pouvait rien faire d'autre que de l'impliquer la dedans. La chanson était assez bonne...L'une des meilleures qu'il avait put écrire et il en était fier....Mais faire tout ca en une idée, c'était vraiment quelque chose d'incroyable. Il n'y croyait même pas. Peut etre que ce jeune inconnu était devenu sa muse en espace d'un jour...C'était à la fois angoissant et intéressant.
Il soupira en se dirigeant vers l'extérieur, dans les couloirs vides de monde. Ses pas résonnaient sur le sol. Le fait que de l'enceinte de l'école, il pusse avoir....Une presque consistance...Etait terriblement agréable. Il se souvenait que c'était la première chose qui l'avait séduit en arrivant ici, il y a plusieurs années. Ca lui donnait la sensation d'etre...Presque vivant. Comme le regard de ces gens qui s’attardaient sur lui quand ils lui disaient bonjour le matin. C'était l'un des nombreux bons points que possédaient la vie à Yulyeong.
Il se rendit tout simplement au jardin, s'asseyant prés de l'un des parterres de ses fleurs préférées. Les fleurs des champs, de différentes, natures, couleurs et taille, avec une odeur merveilleuse, envoûtante. Cela lui permet de s'apaiser et de vider son esprit tandis qu'il attendait, presque en vain, la personne qu'il désirait réellement voir. Ce fantôme de son passé. Oui...On est un peu tous le fantôme de quelqu'un, pas vrai ? Finalement, il l'entendit approcher. Il avait remarqué qu'il avait une démarche très spécifique, qu'il pouvait identifier de loin. Une démarche douce et un peu hésitante, comme si il avait plus que peur de faire du bruit.
Il ne dit rien quand il vint s'asseoir près de lui, mais il sourit, regardant avec son compagnon la fin du beau coucher de soleil devant eux. Il le vit prendre son appareil photo avant de finir par le reposer l'air déçu...Et ce geste, ce geste spécifique, lui envoya un flash, violent. Pendant quelques secondes, il regarda le jeune homme, les yeux écarquillés...Puis il secoua doucement la tête. Ça ne pouvait pas être cela. Tiens, fit-il en lui tendant le CD. C’est…je n’ai pas les mots pour décrire. Je ne suis pas très doué avec les mots. Le plus vieux se contenta de lui sourire doucement en prenant le CD. Lui disant silencieusement qu'il ne voulait pas forcément d'un long discours. Il voulait simplement savoir ce qu'il pensait. Parce que si il arrivait à lire dans chacun comme dans un livre ouvert, il n'arrivait pas à le comprendre lui.Comme si ils étaient liés par un lien incroyable tout en ne parlant pas la même langue. Mais ce mur n'était pas totalement infranchissable dans son esprit.
Le jeune homme attrapa le CD et le tourna dans ses mains, adorable. Est-ce que…cette musique…enfin…elle a une signification particulière pour toi ? Ou c’est juste une chanson comme une autre ? Une chanson comme une autre...Il aurait aimé lui dire qu'il n'y avait AUCUNE chanson comme une autre. Ca n'existait tout simplement pas, dans sa tête. Mais il était vraiment que cette chanson la...Elle avait quelque chose en plus. Il regarda l'horizon et ramena ses propres jambes contre son torse. -Et toi ? Qu'en penses tu ? Il sourit, voyant que de toute évidence, il connaissait la réponse, mais qu'il n'arrivait pas à la formuler, tout simplement. -Je ne comprends pas que j'ai pu t'oublier...je suis sur que l'on a vécu des choses ensemble, Kotaro....Pourtant je n'arrive pas...Il faut que tu m'aides....Je suis perdu... Pour la première fois, le fantôme montrait sa faiblesse devant quelqu'un. Il enfouit son visage dans ses mains, respirant difficilement même pour un fantôme. Il n'avait plus pleuré depuis sa mort, et pourtant, il sentait que cette envie devenait de plus en plus forte.
-J'ai l'impression de trahir quelqu'un … De te trahir toi. Je ne comprends pas...Ces photos...Elles me rappellent quelque chose. Tout en toi me rappelle quelque chose de très important... |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Dim 1 Juil - 19:06 | |
| Kotaro était toujours déçu quand il trouvait un beau paysage mais ne pouvait pas le prendre en photo : parce qu’il n’avait plus de pellicule, avait oublié son appareil ou parce que la personne qu’il voulait immortaliser n’apparaitrait pas sur la photo de fin. Il eut l’impression à cet instant d’avoir toujours été déçu de cette évidence : on ne prend pas les fantômes en photo.
Il lui rendit donc le CD, incapable de dire ce qu’il avait ressenti et pensé de cette chanson parce que tout simplement c’était encore trop flou dans sa tête. Comme un problème de maths qu’on lui expliquait alors qu’il ne se souvenait même pas des tables de multiplication. Il lui demanda, timide, si cette chanson avait un sens particulier, s’il y avait une raison pour que LUI l’écoute au lieu d’un autre. Il avait peur de la réponse comme il l’attendait.
- Et toi ? Qu'en penses tu ? - M-Moi ?
Kotaro avait l’impression de savoir ce que cette chanson voulait dire sans pouvoir mettre le doigt dessus. Comment appeler ce sentiment ? Comme quand on voyait quelque chose qui nous rappelait soudainement ce qu’on s’était efforcé d’oublier.
- Je ne comprends pas que j'ai pu t'oublier...je suis sur que l'on a vécu des choses ensemble, Kotaro....Pourtant je n'arrive pas...Il faut que tu m'aides....Je suis perdu...
Mais il l’était aussi ! Et Liam avait mis des mots sur ce qu’il pensait. Ils se connaissaient oui, mais s’étaient oubliés…Pourquoi ? Il aurait voulu l’aider et s’aider lui-même…Le photographe le vit avec horreur commencer à pleurer silencieusement. Ses épaules tremblaient légèrement et les mains devant son visage ne cachaient qu’à moitié les larmes qui coulaient sur ses joues. Il avait l’impression d’être la cause de son malheur sans savoir pourquoi. Le jeune homme tendit une main vers lui pour le réconforter mais même ça il n’en était pas capable. Il ne savait pas faire… Alors au lieu de poser sa main sur son dos et le frotter pour lui apporter du soutien dans sa peine, il laissa son bras retomber et le regarda pleurer encore, ces sanglots le déchirant. Au fond de lui il se disait qu’il devait faire quelque chose, en échange…mais en échange de quoi ?
- J'ai l'impression de trahir quelqu'un … De te trahir toi. Je ne comprends pas...Ces photos...Elles me rappellent quelque chose. Tout en toi me rappelle quelque chose de très important... - Peut-être…que je ressemble à quelqu’un ?
Même lui ne croyait pas à ce qu’il venait de dire. Tout ça était si brusque…Depuis son admission au centre il vivait au jour le jour et au final avait fini par oublier qui l’avait mis là et pourquoi. Son enfance n’existait plus dans sa tête, alors est-ce que le mal-être de Liam avait un rapport avec ça ? Le jeune homme sortit un mouchoir de sa poche et le tendit maladroitement au fantôme. Là aussi, en voyant son visage mouillé et luisant face au soleil couchant il aurait souhaité prendre une photo. Même s’il était triste pour une raison qu’eux deux ignoraient, il aurait aimé immortaliser ce moment…un autre souvenir construit.
Comme piqué par un insecte, il se releva sur ses pieds et couru à l’intérieur du bâtiment, fouilla dans ses poches et en sortit quelques pièces qu’il mit dans le distributeur. Il n’avait pas assez pour payer un café alors prit juste un thé qu’il tendit encore avec timidité au fantôme.
- Ce n’est pas pour boire, parce que tu ne bois pas je crois. Mais mets tes mains dessus pour te réchauffer.
Sans savoir pourquoi il trouva son faible sourire horriblement beau et cette diversion le fit sursauter quand Liam commença à prendre le gobelet, touchant sa main par la même occasion. Surpris par ce contact, il renversa tout le thé brûlant sur eux deux et se releva encore, paniqué.
- Désolé ! Je suis si maladroit ! Je…je vais nettoyer !
Il tira sur sa manche et frotta son jean ainsi que la veste trempée du fantôme. Le jeune homme n’en pouvait plus d’être aussi bête avec ses mains !
- Je vais t’en chercher un autre !
Le photographe fouilla dans ses poches à la recherche de monnaie supplémentaire en sachant très bien qu’il n’avait plus rien et s’apprêta à remonter dans sa chambre pour aller en chercher quand une main agrippa son poignet, le paralysant. |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Dim 1 Juil - 23:09 | |
| Liam n'avait pas pleuré depuis bien longtemps. En fait, il ne se souvenait plus de la dernière fois qu'il avait pleuré...Il ne faut pas croire que les fantômes étaient des insensibles...En particulier Liam, qui avait toujours été quelqu'un de fragile, qui se faisait facilement submerger par ses sentiments...D'ailleurs, sa mort avait été un événement suffisamment choquant pour le pousser à écrire, écrire et écrire encore pour faire sortir sa douleur, sa peur. Pourtant aujourd'hui, il n'arriva pas à contenir ses larmes, provoquées par cette rencontre qui avait soulevé tellement de questions, d'interrogations, d'incertitudes.
Ce n'était pas la faute du jeune homme, c'était certain. Non ce n'était pas de sa faute à lui. Il ne devrait pas se mettre dans tous ses états pour une chose pareille. Mais le jeune homme avait toujours craint le fait de lui enlever ses petites habitudes et ses certitudes. Il se sentait totalement perdu, lui qui se pensait intouchable. Être un vieux fantôme ne voulait pas dire qu'on savait tout, au contraire.. Il pleura pendant un long moment, et d'un certain coté, ca lui fit beaucoup de bien, mine de rien...Au lieu de tout garder en lui, il devrait peut etre essayer de pleurer, de temps à autre....Pourtant un fantome qui pleure, il avait toujours trouvé ca glauque.
Peut-être…que je ressemble à quelqu’un ? -Non, je penses pas....Tu es quelqu'un...
Mais il lui sourit doucement et sécha ses larmes parce qu'il savait parfaitement que le plus jeune essayait de le consoler, certes maladroitement, mais il essayait, et cela le toucha profondément....lui donnant à nouveau envie de pleurer. Il eut un petit rire mouillé en le voyant lui tendre un mouchoir et le remercia doucement en le prenant, essuyant doucement son visage...Qui l'aurait crut...un mort qui pouvait encore pleurer ! Soudainement, le jeune homme près de lui était à nouveau debout et le petit jeune homme le regarda sans comprendre, totalement bouche bée. -Non... ! Attends ! Ne pars ...pas... Persuadé que le plus jeune avait fui, le rocker soupira, plein de tristesse. Pourquoi fallait il toujours que tout lui échappe alors qu'il pensait si près du but ? Et pourquoi cela lui semblait t'il si important que son compagnon l'apprécie et lui fasse confiance ? Mais il se rendit bientôt compte qu'il avait sous estimé le petit photographe, puisque celui ci revenait rapidement. Deux verres en cartons brulants dans les mains. Le plus vieux le regarda avec un mélange de tendresse et de surprise dans les yeux.
Ce n’est pas pour boire, parce que tu ne bois pas je crois. Mais mets tes mains dessus pour te réchauffer. -Merci, Kotaro....Murmura t'il en japonais, avec son léger accent anglais. Il tendit la main pour prendre la tasse de thé, mais ses longs doigts frôlèrent ceux du plus jeune, lui envoyant des décharges dans tout le corps très étranges. Mais il n'eut pas le temps de s'en inquiéter parce que le plus jeune lâchait le gobelet violemment, lui envoyant presque son contenu au visage. Heureusement qu'il ne ressentait plus la douleur que sa peau ne pouvait plus bruler, car il aurait hurlé si il avait été encore humain. Mais à peine eut il comprit ce qui arrivait que le plus s'affolait littéralement. Désolé ! Je suis si maladroit ! Je…je vais nettoyer !
-K...Kotaro. Ca va ! Ce n'est rien, vraiment ! Le regarda faire, pétrifié. Pourquoi semblait t'il aussi terrifité ? Pensait t'il qu'il allait le frapper pour ce qu'il venait de faire ? Je vais t’en chercher un autre ! -Non ! S'il te plait, Restes... Il lui avait attrapé le poignet par réflexe. Il savait que ses mains devaient etre glacées et il s'excusa doucement Heureusement, Kotaro renonça à l'idée de partir en courant vers sa chambre et se contenta de se rasseoir près de lui, et Liam s'allongea dans l'herbe, tout près de ses genoux, de la ou il pouvait le regarder. -Pourquoi est ce que tu as rangé ton appareil photo tout à l'heure ? Lui demanda t'il, réellement curieux Il se rapprocha de lui, si près de si il avait encore un souffle, le plus jeune l'aurait senti sur sa peau. Il le regarda intensément pendant quelques minutes, tentant de se rappeler de ces traits. Il frôla la joue de ses doigts, l'air fasciné et intrigué par ce jeune homme.
-J'aimerais voir comment ca fait quand tu souris...murmura t'il...Puis il se détacha de lui, sortant un petit harmonica de sa poche. Puis s'essayant en tailleur sur le sol, près des fleurs, il se mit à jouer l'un des tous premiers morceaux qu'il avait écrit, quand il n'était encore qu'un petit adolescent qui se croyait invicible. Le morceau avait pour titre « Flower ». Il était aussi joyeux que mélancolique. Mais c'était surtout un morceau qui avait une grande signification. C'était le morceau qu'il jouait constamment, tous les soirs, à un certain petit garcon afin que celui s'endorme.
|
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Lun 2 Juil - 0:36 | |
| Kotaro était une quiche en relationnel. En même temps enfermé pendant 8 ans dans un centre pour fous, ça vous écartait de la « vraie vie ». Il ne trouva comme moyen de réconfort pour Liam qu’un gobelet brûlant de thé, ne sachant pas quoi dire ou quoi faire d’autre. Il se sentait nul mais en même temps n’avait pas le choix.
- Merci, Kotaro...
Là, il fit une des pires erreurs de sa vie, la principale étant d’avoir parlé à des fantômes. Surpris par leur contact il lâcha tout ce qu’il tenait, renversant le liquide sur l’homme ne face de lui. Ça se passa en quelques secondes seulement, il n’avait rien vu arriver mais comprenait clairement qu’il avait fait une super grosse bêtise et tenta de se racheter. Là encore, il agissait par habitude, une habitude dont il ne connaissait pas la provenance. Réparer ses erreurs tout de suite, avant qu’on ne vienne le gronder…pas forcément le frapper, mais lui faire des reproches surtout, le mettre mal à l’aise. Il était affreusement mal à l’aise là…
- K...Kotaro. Ca va ! Ce n'est rien, vraiment !
Non ce n’était pas rien ! Il devait réparer ça ! Il se leva donc rapidement avec l’intention d’aller lui racheter un autre gobelet de thé avec l’argent dans sa chambre, quand une main douce mais horriblement glacée lui attrapa le poignet tels les films d’horreurs et le pétrifia, laissant échapper un hoquet de surprise. Le froid disparu dès que ses doigts quittèrent sa peau.
- Non ! S'il te plait, Restes...
Le photographe ne savait pas si c’était un ordre ou une supplique alors dans le doute, il se rassit dans l’herbe, tripotant nerveusement son appareil qui pendait à son cou.
- Pourquoi est ce que tu as rangé ton appareil photo tout à l'heure ?
Le jeune homme rougit en entendant la question. Il n’y avait pas forcément de quoi bien sûr.
- Euh…les fantômes…n’apparaissent pas sur les photos. Ça aurait été inutile.
Il se mordit la lèvre, gêné, surtout quand Liam s’approcha si près de lui qu’il recula un peu, effrayé par cette proximité avec quelqu’un qu’il ne connaissait d’apparence pas. Il sursauta lorsqu’il sentit son doigt sur sa joue et le regarda comme un animal apeuré et piégé, dans l’incapacité de faire le moindre mouvement.
- J'aimerais voir comment ca fait quand tu souris...murmura t'il...
Avait-il jamais souri auparavant ? Kotaro ne s’en souvenait même pas, de la dernière fois où il avait ressenti ce sentiment de bonheur, où il avait rigolé…en fait il avait l’impression de n’avoir jamais fait ce genre de chose. Peut-être souriait-il un peu quand il prenait des photos, mais c’était tout. C’était un jeune homme bien morne, somme toute.
Après ça il le regarda s’assoir dans l’herbe en sortant un harmonica, soufflant de soulagement en retrouvant son espace vital. Les jambes repliées et les bras passés autour, il posa son menton sur les genoux et le regarda commencer à jouer, dos à lui.
Il y eut alors comme une sorte de déclic. Au début il pensait que c’était un air comme les autres, rien de bien extraordinaire. Mais plus la musique avançait, plus la sensation de l’avoir déjà entendu plusieurs fois auparavant était présente. Oui, cette chanson il la connaissait. Mais d’où ? Complètement abasourdi, il se mit sans s’en rendre compte à chantonner avec lui et ferma les yeux, accueillant ces nouvelles sensations qui le firent froncer les sourcils. Oui il la connaissait, et…c’était celle que la silhouette chantonnait dans son rêve de cette nuit. Oui il en était sûr, c’était celle-là !
Le photographe se concentra un peu plus et d’un coup il se vit, dans une grande chambre tout seul dans son lit. Il faisait noir, ses yeux étaient rougis d’avoir trop pleuré. Il s’était fait engueuler par la maitresse aujourd’hui, puis par ses parents. Tout ça parce qu’il avait parlé avec un vieux fantôme qui cherchait ses clé dans les toilettes de l’école ! Il voulait juste l’aider ! Pourquoi personne ne l’avait vu, ce vieux monsieur ? Pourquoi il n’avait parlé qu’à lui ? Pourquoi on l’avait puni pour avoir menti à la maitresse ? Il ne comprenait pas…Heureusement, il allait venir. Il le savait, il venait toujours le soir, vers 11 heures quand tout le monde était couché. Son ami venait et lui chantait une chanson pour s’endormir, après qu’il lui ait raconté sa journée. C’était le seul à le croire, le seul à l’écouter…Il l’aimait beaucoup, c’était son « onii-chan ». Alors pourquoi en pensant à lui, il avait mal au cœur ? C’était quoi ce souvenir ? Un vrai ? Un faux ? Et puis il se rappela d’une chose…
- Flower…, murmura-t-il plus pour lui-même que pour Liam. Elle s’appelle Flower, c’est ma chanson préférée. Comment tu la connais ? Il n’y avait qu’une seule personne qui la connaissait à part moi… |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Mar 3 Juil - 1:19 | |
| Non, Liam ne formulerait pas d'ordre pour qui que ce soit. Si il avait été capable de le faire, ses parents n'auraient pas quitté la maison après sa mort tragique, si il avait été capable de garder les gens près de lui, son petit ami n'aurait jamais été tué, le petit garçon qu'il aimait tant n'aurait jamais été envoyé dans un centre douteux ou il n'a jamais pu le retrouver... Mais heureusement, ce Kotaro la ne le fuit pas. Alors en échange, il s'empressa de sécher ses dernières larmes et s'approcha de lui pour le regarder dans les yeux. Liam, qui n'avait pas l'habitude de voir de tels regards dans les yeux d'un humain, pencha la tête sur le coté, le fixant de ses deux grands yeux marrons et innocent. Qui aurait pu croire que cet homme avait 72 ans en réalité ? Il avait presque l'air plus jeune que Kotaro sous certains angles. On aurait pu lui donner le bon dieu sans confession. D'ailleurs, a coté de son talent pour la musique, c'était pour cela qu'on l'avait recruté. Pour mettre à l'aise les élèves. Jusque la ça avait réussi. Mais aujourd'hui... -Tu as peur de moi ? Demanda t'il au jeune homme, tout en se détachant doucement.
Il s'assit dans l'herbe et sortit son harmonica de sa poche. Quand il etait seul, et troublé, il en jouait souvent. Dans ces moments la, il préférait cela à la guitare, car c'était plus doux et plus intime. Ça apaisait son esprit. De façon incroyable. Alors, il joua Flower. Ça faisait un éternité qu'il n'avait pas sorti cet air parce qu'il avait eut la sensation que ça ne pouvait qu'être destiné à une personne. Aujourd'hui c'était different... Il avait la sensation que Kotaro en aurait besoin. Alors il commença à chanter très doucement, comme il le faisait a l'epoque....un peu comme si il ne devait pas réveiller les parents du jeune enfant sur lequel il veillait alors qu'il savait qu'aucun d'eux ne l'entendraient. Flower etait une chanson qu'il n'avait jamais mis en CD. Personne à part ce petit enfant ne l'avait jamais entendu. Pourtant, à sa grande surprise, le plus jeune la chantonna avec lui comme si la connaissait par coeur.
Quand il finit de chanter, l'un comme l'autre se dévisageaient littéralement, surpris. - Flower…, murmura-t-il plus pour lui-même que pour Liam. Elle s’appelle Flower, c’est ma chanson préférée. Comment tu la connais ? Il n’y avait qu’une seule personne qui la connaissait à part moi… Ces pommettes rondes, ces grands yeux perdus...il prirent tous soudainement du sens alors que Liam réalisait, petit à petit. Le fantôme avait très mal vécu le fait que le petit enfant parte et que ses parents soient si cruels bien que ça pourrait etre compréhensible pour les personnes qui ne croyaient pas du tout a l'existence des fantômes. Mais cet enfant était tout sauf dangereux... Pourtant il savait bien que la bas, on avait du le traiter comme un rat de laboratoire, qu'il avait eut peur... Et il n'avait pas pu le retrouver pour le protéger. Il s'en était toujours profondément voulu. Se pourrait il que... ? Tout concordait, même si c'était tout simplement improbable. -Une seule personne connait cette chanson...
Leurs yeux se croisèrent, et un deuxième déclic se fit. Alors le jeune homme su qu'il avait devant lui le petit garçon d'Hokkaido. En toutes ces années, il avait tellement changé qu'il etait presque normal qu'il ne l'ait pas reconnu. Il trouvait plus étrange que ça n'ait pas fait "tilt" tout de suite dans l'esprit du jeune homme parce que le fantôme n'avait évidemment pas changé du tout depuis des années. Mais 8 ans avaient passé et c'était en partie à cause de lui qu'il avait été interné...évidemment qu'il voudrait l'oublier. -Le lac gelé... L'appareil....Kotaro !!
Tout lui revenait à présent. Leurs jeux, ses déceptions quand il se rendait compte que même si il le voyait, un mur indestructible se dressait inlassablement entre eux, sa douleur quand ses parents l'avaient emmené loin de lui, son seul compagnon pendant pres de 50 ans. Un large sourire de bonheur intense traversa son visage alors que les dernières pièces du puzzle se reformaient. Il se jeta pratiquement au cou du plus jeune pour le prendre dans ses bras, tant il etait heureux de le revoir. -Kotaro ! C'est toi ! Tu as tellement changé ! Oh...comment est ce que j'ai pu être assez bête pour ne pas te reconnaitre. Il glissa ses doigts au niveau du cou du jeune homme pour tirer légèrement sur l'une des chaines qui y était accrochée et faire sortir le pendentif. C'était l'emblème de la famille Nakajima du temps ou elle était encore puissante le pendentif représentait un dragon doré avec un oeuil d'émeraude, et du lierre dans la gueule. Il etait en très bon état. Tout comme le sien, qu'il avait toujours sur lui. Il le sortit pour le comparer. -Tu l'as gardé... La nuit ou il avait fallu qu'ils se fassent des aveux, Liam avait offert ce pendentif. Qui etait le sien techniquement, puisqu'il avait été retrouvé sur son corps, bien que son fantôme en aie toujours un et lui avait promis qu'il le protégerait. Qu'un jour il se reverraient. Finalement le fantôme avait tenu sa promesse.
-Je t'ai cherché tellement longtemps, si tu savais ! |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Mar 3 Juil - 14:15 | |
| Il ne savait plus d’où venait cette chanson, comme le reste de son passé d’ailleurs. Il avait oublié, comme si son cerveau avait subit un lavage express. La seule chose dont il était sûr et sans savoir pourquoi, c’était que lui seul connaissait cette chanson, à part la personne dans son rêve qui le lui avait chantée. Alors pourquoi, là, soudainement…Liam la chantonnait ?
- Le lac gelé... L'appareil....Kotaro !!
Le concerné fronça les sourcils, surpris. Il semblait y avoir une évidence chez le fantôme que lui n’avait toujours pas. Quel lac gelé ? Quel appareil ? Son appareil photo ? Le jeune homme fut paralysé quand Liam se jeta sur lui, l’enserrant comme jamais personne ne l’avait fait. Il était froid, si froid…mais c’était une présence qu’il connaissait bien.
- Kotaro ! C'est toi ! Tu as tellement changé ! Oh...comment est ce que j'ai pu être assez bête pour ne pas te reconnaitre. - Mais…
C’était comme un trou noir qui s’étendait devant lui, à perte de vue. Il était dans un flou total, pas certain de comprendre de quoi parlait le fantôme à cet instant. Il semblait savoir une chose dont il ne se rappelait pas. Pourquoi il se souvenait très bien des murs blancs du centre mais pas ce qu’il y avait avant ? Le photographe ne bougea pas d’un pouce alors que les doigts fins de Liam glissaient dans son cou pour prendre ce pendentif qu’il n’avait jamais quitté. Ça aussi, il ne savait pas comment il l’avait eu mais jamais il n’avait voulu qu’on le lui retire, causant des soucis aux infirmières. Finalement on le lui avait laissé.
- Tu l'as gardé...
Kotaro fronça les sourcils.
- I-Il est à moi, bien sûr que je l’ai gardé !
Le jeune homme le reprit dans sa main et le fourra sous son T-shirt, comme pour ne pas qu’on lui pique. Sans savoir pourquoi, il était précieux pour lui. Il ne comprenait pas pourquoi le fantôme disait tout ça, c’était tellement flou !
- Je t'ai cherché tellement longtemps, si tu savais ! - Ecarte-toi ! Tu me fais peur…
Il s’en voulu immédiatement d’avoir été aussi brusque, comme s’il l’avait déçu. Cependant son cerveau n’était pas aussi rapide que le sien, et surtout il s’était efforcé d’oublier tout ce qui faisait son enfance. Pour lui, il n’y avait rien avant ses 10 ans, ou alors il avait si mal à la poitrine qu’il se forçait à ne pas y penser.
- Je ne me souviens pas…je ne me souviens pas...
Il ferma les yeux si forts qu’il vit des étoiles exploser derrière ses paupières. Quelques bribes de souvenirs remontaient à la surface. On se moquait de lui, on l’engueulait…et tous les soirs à l’opposé de cette incompréhension des autres une personne, une seule, lui disait que ce n’était rien, qu’il n’était pas fou, que ce n’était pas lui qui était en faute…Mais il était fou n’est-ce pas ? Rien que l’endroit dans lequel il se trouvait le prouvait. C’est pour ça aussi qu’il avait passé 8 ans de sa vie coincé dans un centre de rééducation psychologique, dans l’espoir qu’on le guérisse. Mais il n’avait pas choisi ça…non il s’en souvenait un peu de ça aussi, il n’avait pas choisi d’aller là-bas, on l’y avait forcé.
Comme on l’avait forcé pendant des jours à se faire prendre du sang, à avaler des médicaments qui ne changeaient pas le fait qu’il voyait toujours ces personnes que les autres ne voyaient pas…C’est pourquoi depuis qu’il était arrivé ici il ne supportait plus qu’on le touche. Cependant il était bien conscient que Liam savait des choses importantes, des choses qu’il avait oublié mais qui peut-être, maintenant, il se devait de savoir pour être entier.
- Qu’est-ce que tu sais ? Qu’est-ce que tu sais que je ne sais pas ? Pourquoi tu me cherchais ? Pourquoi je ne me souviens de rien ?
Une main fermement accrochée au collier à son cou, il le regarda avec des yeux perdus qui demandaient à l’aide. |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Jeu 5 Juil - 0:43 | |
| - Mais… Liam était encore loin de se douter que la raison pour laquelle son ami était incapable de de rappeler de lui depuis le début tout heureux qu'il était de retrouver enfin son seul lien avec la vie qu'il avait eut pendant toutes ces années et son seul soutien. Mais aussi la seule personne qu'il ait aimait depuis la mort de son petit ami. Qui remontait à 60 longues années, à présent. Il ne se doutait pas de la raison qui faisait que le plus jeune était aussi raide, qu'il ne réagissait pas plus, alors que le fantôme pleurait littéralement de joie ! Comment avait il put être aussi naïf ? Il aurait dut faire la relation, même si depuis ses dix ans, le jeune homme avait totalement changé. C'était un homme maintenant et un bel homme, de toute évidence.
Alors, pour pouvoir confirmer ce qu'il pensait, le jeune homme chercha le pendentif qu'il lui avait offert du bout des doigts. Et il le trouva, à son plus grand plaisir, toujours à sa place, légèrement abimé avec le temps, mais toujours là, étincelant de toutes les choses qu'il représentait rien qu'à lui seul. - I-Il est à moi, bien sûr que je l’ai gardé ! Ce fut cette phrase qui commença à lui faire comprendre qu'il avait totalement effacé de sa mémoire les moments qu'ils avaient passé ensemble. C'était à la fois brutalement choquant et ça le rendait terriblement malheureux. Etait ce parce que ce n'était pas si important que cela pour lui ? Quand il le repoussa non sans violence, le fantôme le fixant de ses grands yeux marrons clairs, blessé par son comportement. Non... Plutôt blessé par son incompréhension...ça ne dura qu'une petite seconde bien sur, parce qu'il comprenait que ce n'était pas de sa faute. C'était la vie qui voulait ça.
- Je ne me souviens pas…je ne me souviens pas... Il voyait bien que le jeune homme souffrait en essayant de ramener à la surface des souvenirs enfouis et totalement scellés histoire qu'ils ne reviennent plus jamais l'attaquer. Le fantôme aurait aimé pouvoir le calmer, mais c'était tellement difficile quand il ne le laissait pas s'approcher. Alors soudainement, il se rappela d'une chose. Il s'agenouilla devant le plus jeune, gardant une distance de sécurité tout de même et posa ses deux petites mains sur ses joues, comme il le faisait quand le petit garçon qu'il était à l'époque était malade. La fraicheur de ses mains à moitié existantes sembla l'apaiser doucement, très doucement. Il le laissa se calmer sans parler. Qu'avait t'il bien pu se parler pour lui pendant toutes ces années, depuis que des hommes en blanc étaient venus le chercher un matin, et qu'il était parti, sanglotant et le suppliant en vain de les empêcher de l'emmener parce qu'il savait que ce n'était pas ses parents qui changeraient soudainement d'avis. Comme il aurait voulu pouvoir faire quelque chose. Mais il n'était plus vivant ! Il n'était que du vent que personne à part Kotaro ne voyait. Ah comme il aurait été heureux de pouvoir le suivre plutôt que de rester à hanter une maison qui n'était plus la sienne depuis bien longtemps. - Qu’est-ce que tu sais ? Qu’est-ce que tu sais que je ne sais pas ? Pourquoi tu me cherchais ? Pourquoi je ne me souviens de rien ? Ça faisait beaucoup de questions à la fois, même pour un fantôme. Alors celui ci s'assit dans l'herbe en tailleurs, juste devant lui, se mordillant la lèvre pour essayer de savoir par ou est ce qu'il était mieux de commencer.
-Ecoutes, il y a 13 ans, toi et tes parents ont emménagé dans une maison à Hokkaido, avec un petit lac gelé dans le jardin. La maison avait mauvaise réputation d'être hantée. Et c'était vrai...c'était moi qui la hantait... Je... Tu étais le seul à pouvoir me voir et j'étais resté seul toutes ces années donc j'ai commencé a venir te voir toutes les nuits... Tu n'arrêtais pas de pleurer et d'appeler mais personne ne te répondait... Alors je t'ai parlé et je t'ai chanté une berceuse. Tu m'as attendu toutes les nuits pendant trois ans. J'aurais du savoir que l'on ne t'accepterait pas tel que tu étais... Mais j'étais naïf. Je pensais que l'amour de parents étaient plus fort que ça, alors je n'ai rien fait pour t'empêcher d'en parler avec tes parents. J'avais totalement tort...
Il désigna le pendentif sur son cou et lui montra le sien, totalement identique. -Tu vois ce pendentif ? Je te l'ai donné avant que tu partes. C'est l'emblème de ma famille. Comme ça, j'esperais te retrouver dans ton centre. Mais je me suis rendu compte trop tard que je ne pouvais tout simplement pas quitter l'endroit auquel j'avais toujours été rattaché. C'était tout simplement physiquement impossible. Alors j'ai espéré que tu finisses par revenir...mais tu ne l'as jamais fait.
Il le fixa doucement et prit légèrement sa main dans la sienne, espérant l'apaiser, lui permettre de digérer toutes ces nouvelles choses. Mais c'était aussi un peu pour se rassurer lui. Qu'allait t'il faire en se rappelant ? Le fuir ou au contrairement se montrer heureux de le revoir ? C'etait le flou total et il détestait cela. Le fantôme l'observa intensément. Si son coeur avait pu encore battre, il aurait été totalement affolé par le stress et un petit quelque chose d'autre qu'il ne savait pas vraiment identifier |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Jeu 5 Juil - 13:16 | |
| Plus il parlait et plus ça lui revenait. Deux souvenirs douloureux. L’un qui l’avait forcé à oublier son passé, l’autre qui lui faisait juste mal. Et bizarrement il se souvenait plus de celui qui lui faisait mal que de celui qui lui avait enlevé la mémoire, façon de parler. Maintenant c’était clair dans sa tête.
~~
Il devait avoir 6 ans par là, il allait à l’école primaire. Il avait vu Liam pour la première fois il y a quelques mois et maintenant c’était son meilleur ami, il le voyait tous les soirs avant d’aller se coucher. Il aimait lui parler de sa journée, que ses parents n’écoutaient pas forcément, trop occupés par l’autre enfant. Et puis un jour c’était arrivé. Sans savoir pourquoi, il était rentré de l’école, le sourire aux lèvres et assez confiant pour présenter son ami à ses parents. Les prenant chacun par la main, il les avait tiré jusqu’à sa chambre en sachant très bien que Liam serait à l’intérieur, l’attendant. Il n’avait jamais compris pourquoi ses parents ne l’avaient pas encore rencontré, mais il le trouvait tellement formidable qu’il voulait que ce soit le cas. Ses géniteurs le critiquaient de ne pas avoir d’amis, mais il en avait un ! Son onii-chan…
Alors il les avait traîné jusqu’à sa chambre, dont il avait ouvert la porte, un grand sourire aux lèvres comme presque personne ne lui en voyait. Liam était là évidemment, assis en tailleur sur son lit et jouant de l’harmonica. Il aimait bien quand il jouait de l’harmonica. Lâchant ses parents, il s’était posté en face du lit.
- Nii-chan ! Je veux te présenter mes parents ! Papa maman ! C’est Liam !
Mais aucune réaction de la part des 3 adultes. Kotaro n’avait pas compris ce qu’il se passait.
- C’est Liam ! Mon ami ! Il joue bien hein ? Ne ? Tu ne vas pas leur dire bonjour ?
Le fantôme non plus n’avait pas répondu, pire, il hochait négativement de la tête.
- Il n’y a rien là Kotaro. Arrête donc tes bêtises, on va aller faire à manger. - Mais il est là ! Regardez ! Il a des cheveux tous noirs ! Et un joli collier ! - Kotaro… - Il vient me voir tous les soirs, il me chante des chansons pour m’endormir ! - KOTARO ! ça suffit les mensonges ! Tu sais qu’on n’aime pas ça ! - Mais… - Tu es un vilain garçon, tout ça pour te faire remarquer. Si tu continues à te moquer de nous, tu seras puni ! - Mais il est là…il est assis sur mon lit…
Le petit garçon s’était reçu la petite gifle caractéristique de la colère des parents face aux mensonges de leur enfant. Sauf que Kotaro ne mentait pas.
- Tu es puni et privé de dessert ! Ce n’est pas bien de mentir aux grands !
Ses parents étaient partis, laissant le petit garçon tremblotant et en pleurs. Pleurs qu’une seule personne avait pu arrêter, la personne qui était la cause de ce malentendu. Ces mêmes mains fraîches sur sa joue… Jusqu’à ce qu’on le fasse « interner » il avait essayé qu’on le croit, mais plus il essayait plus on le fuyait ou le prenait pour un fou. Et le résultat était là…il ne se souvenait même pas de son propre passé, son adolescence s’était déroulée entre des murs blancs et froids, sans émotion. On l’avait même cru muet pendant un temps tellement il ne parlait pas.
~~
La colère, l’incompréhension, la tristesse…toutes ces émotions qu’il avait refoulées réapparurent, précipitant des larmes au bord de ses yeux. Ce n’était pas juste, tout ce qui lui était arrivé n’était pas juste. Il en voulait à tout le monde, à lui-même pour ne pas avoir été plus discret enfant. Il croisa les yeux de Liam et le fixa un long moment, avant d’enlever ses mains de ses joues.
Maintenant c’était de son départ dont il se souvenait, cette horrible déception qu’il ressentait encore en voyant que personne ne les avait empêchés de l’emmener là-bas…même pas lui…
- Pourquoi tu n’as rien fait ? J’avais confiance en toi moi ! Pourquoi tu les as laissé me prendre ?? Je n’avais rien fait ! Je ne suis pas fou ! Comment voulais-tu que je retourne là-bas ?? Personne ne m’aimait, personne n’a fait aucun geste pour me sauver de cette prison blanche…
Le jeune homme enfouit sa tête dans ses mains comme pour refreiner cette terrible envie de pleurer, chose qu’il n’avait plus fait depuis maintenant 8 ans. |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Jeu 5 Juil - 22:48 | |
| Il vit dans ses yeux que les mots qu'il prononçait évoquaient les souvenirs qu'il cherchait désespérément à faire remonter à la surface. En meme temps, il faisait lui meme un bon dans le passé. Il pouvait à présent remonter jusqu'à sa mort qu'il s'était toujours efforcé d'effacer de ses pensées, comme si un trou noir s'était installé entre sa vie et sa mort. Pourtant, la froideur glaciale de l'eau qui remplit ses poumons, sa panique quand il s'était rendu compte qu'il ne pouvait pas briser la glace au dessus de lui afin de ressortir à l'air libre....Il était piégé, et n'avait plus qu'a s'abandonner aux bras sombres du trépas.
En vérité, le plus effrayant dans le décès, ce n'est pas la mort en elle même, mais l'après. Et quand on voit la lumière qu'on est si près de la toucher que l'on entend les voix de nos êtres chers qui nous acceuille chaleureusement, pour finalement retourner aussi sec dans la réalité, sous forme de fantôme, être entre deux états. Entre vent et matière, que l'on ne voit pas, peut importe combien il put hurler à ses parents qu'il n'était pas parti, ni combien de fois il avait espéré que quelqu'un vienne lui parler et briser cette solitude tellement pesante qu'elle l'étouffait.
Ca n'était pas arrivé pendant 50 longues années...Qu'auriez vous voulu qu'il fasse, quand il se rendit compte que Kotaro était capable de le voir et de l'entendre ? L'ignorer pour qu'il finisse par l'oublier totalement et qu'il n'en parle pas à ses parents pour lui éviter de telles accusations. Est ce que ca aurait réellement changé quelque chose ? Les quelques années ou il avait put s'occuper de cette enfant avaient été les plus précieuses de toute sa vie. Pouvoir se donner l'illusion d'exister encore. -Ne, Onii-chan, on sera toujours ensemble ? -Bien sur, pour toujours.
Il pensait réellement ce qu'il disait. Il pensait réellement qu'il pourrait veiller tout le reste de sa vie sur ce petit bout d'homme et sécher ses larmes jusqu'à la fin. Malheureusement il avait tort. Les hommes étaient souvent tellement parfaitement fermés qu'ils ne pouvaient imaginer que d'autres mondes que le leurs pouvaient exister. Alors, ceux qui avaient été doté d'un véritable don étaient forcément repoussés et traités comme des rebus de la société, des attardés mentaux ou des psychotiques. La plupart ne l'étaient pas en entrant dans les murs blancs et froids d'un hôpital psychiatrique, mais le devenaient à force d’être privé de toute la liberté dont avait besoin un etre humain et d'etre traités comme des animaux. Il se doutait de ce qu'avait put ressentir le jeune homme toutes ses années. Il savait ce que s'était d’être seul.
D'ailleurs, il ne fut pas étonné une seule seconde de voir toute cette colère affichée dans ses yeux. D'une violence telle qu'il se mit à trembler et le jeune homme recula tout simplement pour éviter de lui donner une autre source de pression. Pourquoi tu n’as rien fait ? J’avais confiance en toi moi ! Pourquoi tu les as laissé me prendre ?? Je n’avais rien fait ! Je ne suis pas fou ! Comment voulais-tu que je retourne là-bas ?? Personne ne m’aimait, personne n’a fait aucun geste pour me sauver de cette prison blanche… Un flash back. Une ambulance qui s'éloigne, des parents qui rentrent déjà à l'intérieur de la maison pour imaginer déjà la suite de leur vie. Lui avait courut tout le temps qu'il le pouvait après la voiture, espérant pouvoir le suivre, ou au moins lui dire qu'il ne le laisserait jamais seul. Malheureusement, il le voyait pleurer et se débattre au point que les infirmiers présents durent lui injecter une dose de calmant, mais il n'avait jamais pu l'atteindre, et il parlait, puisqu'il était attaché à sa maison par des chaines totalement invisibles.
Il aurait tellement voulu faire quelque chose. Montrer sa présence. Pourtant, il était invisible pour presque toutes les personnes lambda et ne pouvait tout simplement rien faire contre cela. Il ne pouvait meme pas influencer les objet, comme il était capable ici, grace au bracelet. Donc il ne pouvait pas s'en servir pour se manifester. Rien. Il avait dut supporter de voir la famille de Kotaro l'oublier totalement jusqu'à ce qu'on l'invite à rejoindre Yulyeong. Il avait tout de suite accepté. Plutot mourir une deuxième fois que de voir encore ces gens rire etre heureux, alors que Kotaro était abandonné, quelque part. -Kotaro, je suis un fantome ! Comment voulais tu que je les en empeche ? Aucun ne me voyaient. Je n'existe pas pour eux ! Je ne suis que du vent, du vent. Tu crois que je me fichais du fait que tu sois parti ? Bien au contraire, je n'ai jamais cessé de penser à toi toutes ces années. Pas une seule fois. Tu étais la seule chose qui donnait du sens à ma vie.
Il n'avait jamais été plus sincère de toute sa vie. Kotaro était ce qui lui avait donné une raison de continuer d'exister. En quelques sortes, il avait la sensation qu'il ne pourrait reposer en paix que quand il le saurait totalement heureux. Finalement, très doucement et avec attention, il attira Kotaro contre, lui, et le berca très doucement en murmurant une petite chanson, une comptine qui calmait le jeune homme quand il était le plus jeune. Passé la première surprise de ce contact (rares devaient sûrement être les gens qui le prenaient dans leurs bras à l’hôpital psychiatrique), le plus vieux pu enfin caresser avec douceur des cheveux du presque-adulte. |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Ven 6 Juil - 14:22 | |
| Ce n’était pas seulement la question d’être seul, ça il l’avait été très longtemps et s’en était accommodé bien avant sa rencontre avec Liam. Non c’était plus le souci du regard des autres, des infirmières, des médecins voire même des autres patients. Dans chaque paire d’yeux il voyait un jugement « lui il est fou, il voit des choses bizarres, il parle tout seul à ce qu’on dit… », alors il s’était mis à fuir les gens, à se rendre si invisible que parfois l’infirmière oubliait qu’il était là, dans sa chambre, en train d’attendre des médicaments qui ne l’aideraient pas à chasser tous ces hommes et ces femmes qui venaient lui rendre visite parfois, espérant trouver du réconfort et du support auprès du photographe.
La solitude, au bout d’un peu plus de 1 an, n’avait plus eu vraiment d’importance ni de poids. Seul le fait qu’on l’avait abandonné aussi facilement restait dans sa tête, une douleur si horrible qu’à force il s’était persuadé que rien de tout ça ne s’était arrivé. Il avait donc finit par effacer un à un ses souvenirs d’enfants, créant un trou noir avant son entrée au centre, trou noir qui ne se manifestaient que par la même douleur dans la poitrine. Le sentiment d’abandon était toujours là mais au moins maintenant il ne savait pas ce qui l’avait causé, il ne se souvenait pas. Jusqu’à aujourd’hui.
Les chances qu’ils se revoient avaient toujours été minces. Et sans pouvoir contrôler ses émotions, le jeune homme se mit à en vouloir à Liam. A cet-âge là il ne savait pas que le fantôme ne pouvait pas le suivre, qu’il était attaché à « leur maison », comme le petit Kotaro aimait à l’appeler autrefois. Alors il n’avait pas compris qu’il ait abandonné de courir après l’ambulance, qu’il ait laissé tomber aussi facilement, lui donnant l’impression qu’il ne comptait pas plus pour lui que pour ses parents. Aujourd’hui encore, il ne cherchait pas à en savoir plus sur les fantômes, ça ne l’intéressait pas. Il ne voulait pas savoir, il ne voulait pas créer de liens non plus.
Mais Liam c’était vraiment différent. Qu’il soit en colère ou pas, rien ne pouvait plus effacer le fait maintenant qu’il avait été là et qu’un lien bien réel était encore de mise.
- Kotaro, je suis un fantome ! Comment voulais tu que je les en empeche ? Aucun ne me voyaient. Je n'existe pas pour eux ! Je ne suis que du vent, du vent. Tu crois que je me fichais du fait que tu sois parti ? Bien au contraire, je n'ai jamais cessé de penser à toi toutes ces années. Pas une seule fois. Tu étais la seule chose qui donnait du sens à ma vie.
Ce n’était pas juste. Il n’avait pas mérité ce traitement. Le photographe sursauta en sentant deux minuscules bras l’entourer et résista un peu avant de se laisser attirer contre le corps frêle mais soudainement réconfortant du fantôme. Aucune chaleur ne s’en dégageait certes, mais ce n’était sûrement pas que physique. Même petit, ils n’avaient jamais pu faire ça parce qu’à chaque fois l’enfant ne touchait que du vide, ses yeux devenant à chaque fois larmoyants en voyant qu’il ne pouvait toucher son ami. Mais aussitôt, comme maintenant, il chantait la même petite chanson et c’était comme si tout rentrait dans l’ordre.
Alors comme une vengeance sur le passé, il passa ses mains dans son dos et les posa, ses doigts finissant par accrocher timidement sa veste noire. Bien qu’il pensait que ça allait arriver, il ne pleura pas. Pas une seule goutte. C’était étrange, il en avait pourtant tellement envie ! Au fond de lui il avait l’impression que s’il mourrait demain, lui aussi resterait coincé là, pour pouvoir se venger d’avoir été abandonné. Les raisons de Liam étaient justifiées, il savait qu’il n’avait pas pu faire autrement…Mais ses parents, eux, auraient pu faire quelque chose. Malheureusement pour l’instant le fantôme serait seule personne sur qui il pourrait soulager ses mauvaises pensées et sa haine…parce qu’il n’allait pas l’abandonner là quand même, non ? Est-ce qu’il comptait encore un peu ou Liam s’était seulement attaché à lui petit ? Il faut dire que Kotaro avait tellement changé, bien sûr au niveau du physique mais beaucoup de la personnalité.
Cette dernière d’ailleurs refit surface et il s’écarta du fantôme, son seul ami dans le temps, pour défroisser ses vêtements. Voilà, il était de nouveau mal à l’aise, la tête baissée vers le sol. Que devait-il dire ? Faire ? Qu’est-ce qui allait changer à présent ? Allait-il le coller ? Le hanter ? Kotaro s’était beaucoup trop habitué à sa vie où la solitude avait été sa seule amie, ce qui était plutôt logique…Enfin bref, la perspective de devoir réapprendre à avoir des relations humaines (si on pouvait les appeler ainsi avec un fantôme), ne l’enchantait pas autant qu’il le voudrait.
- Il va se passer quoi maintenant ? |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Sam 7 Juil - 22:00 | |
| Pour le fantôme, la solitude n'était jamais passée au second plan. Il en souffrait toujours autant. Il faut dire que pendant son vivant, il n'avait jamais été seul. Ses parents, ses amis, son amoureux, ses fans... Il s'était habitué à vivre constamment entouré quoi qu'il arrive. C'est bien pour cela que l'arrivée de Kotaro dans sa vie avait toujours été une véritable bénédiction. Pour deux personnes aussi seules, c'était forcement l'occasion de créer des liens plus que forts. Kotaro avait été son fils, son ami et tout plein de choses encore. Ce n'était pas quelque chose qu'on pouvait faire disparaitre d'un claquement de doigt. Il le prit doucement dans ses bras, très délicatement, si bien qu'il ne se débattit qu'à peine.
Le fantôme garderait tout simplement un souvenir plus qu'intense que la première fois ou il put prendre Kotaro dans ses bras. C'etait un peu comme le moment ou il avait pu se rendre compte des effets du bracelets qu'on leur donnait en entrant ici. Ce n'était pas leur rendre une vie mais c'était le rendre le bien être de pouvoir interagir avec ceux qu'ils aimaient et pouvoir se sentir plus libre. Moins en sursis, comme un prisonnier attendant d'être exécuté. Et il ne s'était jamais senti aussi heureux depuis bien longtemps. Le coeur gonflé par ce contact plein de douceur, il se mit à chantonner tranquillement et à le bercer, pour le calmer.
Et ça marcha, au grand plaisir du jeune homme. La respiration saccadée de Kotaro ne fut bientôt plus qu'un souvenir, ses tremblements aussi se calmèrent. Ils restèrent longuement comme ça, dans le noir. Le fantôme ne pouvait évidemment par sentir si il faisait froid ou non. C'était maintenant une notion qui était étrangère, autant que la fatigue. Il avait même au bout d'un moment oublié ce que cela faisait. Ce qui ne l'empêchait pas de s'inquiéter pour Kotaro, qui lui, était un humain. Mais il ne semblait pas encore décidé à se glisser hors de ses bras et Liam aurait bien pu rester toute la nuit à caresser ses cheveux de cette façon.
Mais non, malheureusement, le jeune japonais sembla soudainement se rappeler qu'il refusait strictement tout contact physique. Il bondit presque hors de ses bras. En le regardant, il se rendit compte de combien il avait changé, depuis le temps, bien qu'il retrouvait de l'enfant d'il y a 8 ans dans ses traits. Ses yeux en particulier, étaient les mêmes, même si ils étaient un peu plus grands, maintenant. Kotaro n'était plus enfant, et ça montrait au fantôme qu'énormément de temps passait sans lui, lui qui restait coincé dans son physique de presque-trentenaire. Il ne pouvait maintenant plus le considérer comme son fils. C'était en tous les cas la première chose qui allait changer dans leur relation. Mais a la rigueur, à l'époque, quand il avait commencé à s'attacher au jeune garçon, il s'était préparé à cette réalité déstabilisante. Maintenant, il ne s'était pas préparé au fait d'être séparé de lui pendant aussi longtemps.
Il vit que son compagnon le regardait intensément et il fit une moue, s'attendant à ce qui allait suivre. Rentrer à nouveau dans sa vie ne serait surement pas aussi facile qu'il l'aurait espéré. - Il va se passer quoi maintenant ? Oui, qu'est ce qui allait se passer ? Il ne pouvait tout simplement pas faire comme si il n'avait rien remarqué, et il ne pouvait pas traiter le jeune homme comme les autres, parce qu'il aurait toujours une place très spéciale dans son coeur, quoi qu'il arrive. Restait à voir si le plus jeune etait prêt à l'accepter de nouveau. Ça, il savait bien qu'ils ne pourraient pas le savoir tout de suite, qu'il faudrait du temps à Kotaro pour se réhabituer à tout cela, et que peut être jamais il ne l'accepterait à nouveau. Il soupira un peu, se mordilla la lèvre, et le regarda droit dans les yeux. -Comment ça va se passer ? Je pense que tout dépend de toi, Kotaro. Tu as tout le temps pour prendre ta décision, mais quelle qu'elle soit, sache que je serais toujours la pour toi, meme si tu ne veux pas me voir, a l'instant ou tu auras besoin de moi, je serais à tes cotés.
De toute évidence, ça semblait assez suffisant pour lui montrer qu'il ne le lâcherait pas, maintenant qu'il le tenait, et qu'il ne laisserait plus personne lui faire du mal. -On devrait rentrer, murmura le jeune homme, se rendant compte qu'il était très tard. Ils rejoignirent la chambre du jeune homme en silence. Mais un silence bien moins lourd qu'auparavant. Aussi furtif qu'un courant d'air, il entra dans la petite chambre du jeune homme, et regarda avec un air tranquille et distrait les bibelots et les photos qui y trainaient tandis que Kotaro se mettait au lit. Quand il fut couché, il vint le retrouver et se pencha au dessus de lui, retirant gentiment quelques mèches de cheveux de sur son front. -Je vais m'en aller. Mais tu sais ou tu peux me trouver, de toute façon. Il caressa légèrement sa joue, puis tourna les talons puis voulu sortir de la chambre, au moment ou une main s'agrippa timidement à la sienne. Il se retourna, surpris, vers le jeune adulte. |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Lun 9 Juil - 16:20 | |
| Kotaro plaignait beaucoup les amnésiques. Perdre la mémoire était une chose, mais la retrouver pouvait s’avérer parfois pire. Pour certains c’était synonyme de retrouvailles, de bonheur…pour d’autre c’était la souffrance de se rappeler ce que justement votre cerveau avait tout fait pour oublier. Il y avait sûrement pire que le photographe, c’était sûr. Mais sa souffrance restait bien là, psychologique et ancrée dans sa tête à présent, dans son comportement, dans sa façon de vivre et de voir les choses.
Alors c’était légitime qu’il demande si quelque chose allait changer. Au fond de lui il le savait, que ce serait le cas. Rien ne serait plus comme avant parce qu’il savait.
- Comment ça va se passer ? Je pense que tout dépend de toi, Kotaro. Tu as tout le temps pour prendre ta décision, mais quelle qu'elle soit, sache que je serais toujours la pour toi, meme si tu ne veux pas me voir, a l'instant ou tu auras besoin de moi, je serais à tes cotés.
Etait-ce vraiment à lui de prendre cette décision ? Il semblait bien que oui. Pourtant il ne se sentait pas de taille. Les conséquences seraient énormes, accepter qu’il avait passé 5 ans de sa vie avec un fantôme avant d’être interné, se décider à passer le reste de sa vie presque « surveillé » par un fantôme….parce que bien qu’il puisse le voir et le toucher maintenant, qui dit qu’il ne pouvait pas lui jouer des tours et le suivre invisible n’importe quand ? Et son intimité ? Depuis le temps qu’il était seul, supporterait-il de se savoir épier à n’importe quel moment ?
Il approuva la décision de rentrer et ils le firent en silence, le photographe n’ayant toujours rien à dire de plus. Il le laissa entrer dans sa chambre et posa ses affaires dans son armoire, qu’il ferma bien à clé. Il n’y avait pas grand-chose dans cette pièce à part le lit, la table de chevet, la table qui servait de bureau et l’armoire en bois avec toutes ses affaires dedans, c’est-à-dire presque rien. Faire du shopping n’était pas son genre pour l’instant.
Très pudique, Kotaro vérifia qu’il ne le regardait pas et se changea pour aller se coucher, pensant qu’en le voyant il partirait. Mais au contraire Liam s’approcha de lui et le léger frôlement de sa main sur son front le fit frissonner, tout en étant familier.
- Je vais m'en aller. Mais tu sais ou tu peux me trouver, de toute façon.
Un immense sentiment le submergea alors, sans qu’il n’ait rien demandé. Pourtant la sensation aussi était habituelle, comme si ce n’était pas la première fois qu’il le voyait lui tourner le dos alors qu’il était couché dans son lit. Comme un réflexe, il attrapa sa main et la serra, le faisant se retourner. Automatiquement il vira rouge pivoine et la lâcha, tripotant ses draps avec gêne.
Il se passa un long moment pendant lequel aucun des deux ne fit un geste ni n’ouvrit la bouche. Kotaro ne savait pas comment réagir après avoir fait ça, quelle excuse donner. C’était indéniable, quand le fantôme était là il se sentait un peu plus rassuré. Une conséquence du passé sûrement.
- Euh…ta chanson est très bien. Tu devrais la faire écouter.
Il n’avait rien trouvé d’autre à dire. Il s’en voulait de le retenir là comme il savait qu’il le voulait aussi. Les deux le souhaitaient, ça se voyait dans la façon qu’ils avaient de se regarder, attendant que l’un ou l’autre prenne la décision. Au final Kotaro se coucha sur le côté, attendit un peu, ferma les yeux et murmura :
- Bonne nuit.
Il attendit le sommeil, sentant toujours la présence de Liam juste à côté de son lit. Jusqu’à la fin. C’était la première fois depuis 8 ans et un léger sourire naquit sur ses lèvres alors que Morphée l’emmenait avec elle. |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Mer 11 Juil - 23:22 | |
| Peut être que Kotaro pensait comme cela maintenant. Qu'en l'acceptant il perdrait sa petite vie bien tranquille. Mais c'est justement le genre de choses que le fantôme ne voulait pas devenir. Un poids pour les autres, quelqu'un qu'on emmènerait qu'il disparaisse pour de bon. Comme ces esprits frappeurs qui hantaient les gens jusqu'à les rendre fous furieux. Il n'était pas la pour contrôler, pour effrayer mais seulement pour apaiser et réconforter. Mais ça, il devait le comprendre par lui même. Il fallait être patient.
C'est ce qu'il se dit en se penchant au dessus de lui alors qu'il était enfoui sous ses couvertures. Dans cette position, la ressemblance avec le Kotaro enfant était d'autant plus flagrante. Bien qu'il y avait plus de tristesse que de naïveté dans son regard plongé dans le sien. Il lui dit qu'il allait simplement s'en aller pour lui laisser du temps, même si ça le déchirait de faire ça alors qu'il l'avait juste retrouvé. Et pourtant, il était près à s'éloigner quand une main agrippa la sienne, la faisant sursauter.
Il se retourna vers son compagnon, vrillant ses yeux droit dans les siens pour y lire quelque chose qui gonfla son coeur de bonheur. Il voulait qu'il reste, seulement il ne savait pas comment exprimer ses sentiments. Sans aucun doute qu'après avoir été traité comme un rat de laboratoire pendant toutes ces années, il avait oublié comment faire. Au contraire, Liam, après des années à poser des questions sur lui même, ne savait plus comment canaliser ses émotions sans tout simplement se taire. Un véritable cercle vicieux dans lequel ils restèrent coincés pendant quelques minutes avant que Kotaro ne parle finalement, remontant les draps d'une façon si adorable qu'il eut soudainement envie de rire.
- Euh…ta chanson est très bien. Tu devrais la faire écouter. -Tu crois ? En fait il pensait effectivement la faire écouter, mais à une personne en particulier. La seule personne qui l'avait jamais écouté et pour qui l'avait composé. Il respectait d'autant plus la dimension intime de la musique depuis qu'il ne pouvait plus en faire profiter le monde entier comme lorsqu'il vivait encore. Maintenant, chacune de ses chansons avait une signification particulière pour chaque personne autour de lui. Comme une leçon, un réconfort, ou un moyen de garder en mémoire un souvenir heureux. C'était plutôt ironique, mais en ayant fait l'expérience de la mort, son art était plus ou moins arrivé à son paroxysme.
-Bonne nuit. Alors le jeune homme lui tourna simplement le dos et le fantôme avait déjà pris sa décision. Il s'assit au bout du lit, en silence et il ne fut surpris d'entendre bientôt le souffle du jeune homme s'apaiser. -Fais de beaux rêves, Kotaro Il passa la nuit à veiller sur son sommeil. Et a le regarder. La façon dont le petit bonhomme aux joues bien rondes avait grandi était assez impressionnante. Il était devenu très bel homme. Il ne pouvait s'empêcher de le constater en rougissant. Puis il se gifla intérieurement. C'est vrai quoi, il était presque son fils !
Le petit matin arriva plus rapidement qu'il l'avait fait depuis bien longtemps. Il faut dire que regarder Kotaro dormir était une distraction plus que suffisante. Il aurait bien préparé quelque chose à manger pour lui mais son contrôle sur les éléments était encore légèrement douteux alors il ne préféra pas s'amuser à ça. Vers 8h, Kotaro commença à bouger et ouvrir les yeux. Le fantôme se sentit soudainement nerveux... On dit que la nuit porte conseil.... -Ohayo... Murmura Liam en croisant son regard, souriant. Il vit l'homme avoir un petit moment de recul en le voyant puis se rappeler de ce qu'il s'était passé la veille.
Inquiet, le fantôme vint s'asseoir plus près de lui. -Tu as bien dormi ? C'était la question qui s'imposent sur le moment. Il voulait savoir si sa présence avait toujours le même effet sur le jeune homme qu'auparavant. |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Jeu 12 Juil - 15:05 | |
| En arrivant au centre on lui avait donné une chambre avec 2 autres locataires. A ce moment-là Kotaro n’avait jamais dormi avec deux autres personnes dans la même chambre et les premières nuits avaient été atroces pour l’enfant de 10 ans. Il avait beaucoup pleuré l’absence du fantôme auprès de lui et ce fut pourquoi au bout de quelques semaines, ces colocataires s’étaient plaints de lui, de sa « différence » alors qu’ils n’étaient pas plus arrangés, et le petit japonais avait été transféré dans une des chambre d’une personne.
En arrivant à Yulyeong, il avait insisté pour être seul aussi mais en académie on ne choisit pas vraiment ce genre de chose. Tout ce que la secrétaire avait pu faire pour lui, c’était le mettre dans une des chambres de 3-4 personnes vides et jusqu’à présent personne à part lui n’y habitait, ce qui était un petit soulagement. De pesante la solitude était devenue familière, comme une mère. C’est pourquoi il mit un petit moment avant de s’endormir, sentant la présence de quelqu’un d’autre dans la pièce, Liam. Pourtant ça se passa comme auparavant et au bout d’un moment, au lieu d’être effrayante, cette présence ni invisible ni humaine devint rassurante et apaisante.
Il dormit un bon moment, sans rêve, sans rien pour le perturber. Il se réveilla comme il s’était endormi, paisiblement, ouvrant un œil, puis l’autre.
- Ohayo...
Kotaro sursauta brusquement, se soutenant sur ses deux bras tendus puis se rappela de la veille. Il faut dire que tellement de choses s’étaient passées qu’il n’avait pas encore tout assimilé, que devoir quelqu’un à son chevet alors qu’il n’y avait d’habitude jamais personne était perturbant et effrayant. Mais il se reprit et inclina légèrement de la tête pour rendre son bonjour à Liam.
- Tu as bien dormi ? - J’ai…dormi.
Bien qu’il savait qu’il ne lui ferait jamais de mal et qu’il pouvait avoir confiance en lui, le jeune homme n’arrivait pas encore à se confier, à dire ce qu’il ressentait. S’il pouvait faire ça il lui aurait dit que sa présence avait été presque bénéfique pour son sommeil et que ça faisait longtemps qu’il n’avait pas dormi aussi bien. Mais voilà, les choses étaient ainsi et on ne pouvait rien y faire. Ce n’était pas du jour au lendemain qu’il allait être plus ouvert alors qu’on l’avait presque forcé à se fermer.
Le photographe sortit de son lit et se dirigea avec ses affaires vers la petite salle de bain commune normalement aux 3-4 personnes logeant dans la chambre de l’académie. Il se lava et s’habilla rapidement, remettant le jean de la veille et enfilant un marcel blanc et un pull en laine légère trop grand pour lui par-dessus. Sortant de la salle de bain en se frottant l’arrière du crâne en pensant à sa journée, il remit machinalement le pull comme il faut sur ses épaules alors que juste après il glissait à nouveau. Kotaro se fichait un peu de ce qu’il mettait, surtout pour les hauts. Ils étaient souvent trop grands parce qu’il était trop mince. Au centre ils en avaient eu tellement marre de ne pas trouver de vêtements à sa taille qu’ils avaient abandonnés et prit l’habitude de lui refiler les vêtements d’autres internés, souvent trop grands. En clair, la mode, il ne connaissait pas.
D’ailleurs le regard du fantôme sur son accoutrement lui confirma ceci et ne fit que le mettre plus mal à l’aise. Liam était très bien habillé et avec goût. En se regardant discrètement en mettant ses affaires de cours dans son sac, le jeune homme eut l’impression de ressembler à un sac à patates ! Enfin bon, il mit son appareil autour de son cou, mit des recharges dans la poche intérieure de son sac, mit quelques bouquins de cours, une pochette avec des feuilles et, comme tous les jours, se dirigea vers la porte et enfila ses chaussures. Au moment où il allait partir, il se souvint de la présence du fantôme, toujours assis sur son lit. Il se sentit honteux de l’avoir pendant un instant oublié, mais on ne pouvait pas lui en vouloir pas vrai ?
- Euh…tu vas faire quoi aujourd’hui ? |
| | | Nakajima Liam
Messages : 43
Points : 4709
Age : mort à 27 ans , 72 ans réellement
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Dim 15 Juil - 1:09 | |
| Le jeune homme ne fut pas surpris de le voir sursauter. Voir quelqu'un posé sur son lit, ce n'était pas commun, et ça pouvait être effrayant, bien sur. Pourtant, ça blessait toujours un peu le jeune homme... Il s'était toujours promis de ne jamais être le genre de fantôme duquel on a peur...mais il avait bien du se faire à l'idée que même si on faisait tout pour que ce ne soit pas le cas, c'était inévitable. Il lui sourit doucement et le jeune homme se calma et répondit neutrement à sa question. Mais Liam savait lire en lui comme dans un livre ouvert malgré les nombreuses années qui s'étaient écoulées entre leur séparation et leurs retrouvailles. Donc il sut en fait que le jeune homme n'avait pas été si indifférent à sa présence. Mais il se contenta de sourire discrètement sans rien dire. Il avait besoin de temps.
Il resta assis sur le lit tandis que le jeune homme allait se changer. Il en profita pour regarder autour de lui. La chambre était presque vide, comme si personne n'y habitait. A part quelques photos, des appareils, il n'y avait rien d'autre qui pouvait témoigner de la personnalité de son ami. C'était étrange et à la fois intriguant. Kotaro avait quelque chose de fascinant, bien qu'il le connaissait déjà surement mieux que personne.
D'ailleurs, en parlant du loup, le Voila qui sortait de la salle de bain. Le regard du fantôme s'attarda sur ses vêtements. Il n'avait rien contre les styles différents du sien, que l'on soit d'accord. Tant qu'on etait bien dans ses vêtements, ça n'avait pas énormément d'importance. Mais la, on aurait réellement dit un enfant qui enfile les vêtements de son père. Et ils étaient tellement grands sur lui qu'il semblait malade. Mais il ne dit rien et se contenta de le regarder faire jusqu'à ce qu'il se rappelle de sa présence. - Euh…tu vas faire quoi aujourd’hui ?
-Des trucs de fantôme, errer, voir si quelqu'un à besoin de moi...j'ai un cours en fin de journée. Tu n'as qu'à venir me voir si tu en as envie. Je ne veux te forcer à rien. D'ailleurs, il ne le suivit pas partout comme aurait pu s'attendre Kotaro. Il se contenta de l'emmener jusqu'à son premier cours. Mais avant qu'il n'y entre, il le retint doucement et se mit sur la pointe des pieds pour lui embrasser la joue avant de filer avant qu'il ne puisse réagir. Il alla voir l'un de ses amis humains qui lui avait proposé de faire des courses en ville (évidemment il ne pouvait pas s'acheter des choses tout seul) et le suivit jusqu'à Seoul ou ils se rendirent dans une boutique de vêtements, puis dans le reste de la galerie marchande ou le jeune homme lui demanda d'acheter telle ou telle chose pour lui avant de le rembourser. Rentrés à l'école, il se rendit dans la chambre de Kotaro pour déposer sur le lit trois boites de ses sucreries préférées, un ours en peluche brun avec un noeud rouge autour du coup et trois tenues sobres et confortables. Une fois satisfait de son petit cadeau, il quitta l'endroit et se rendit dans les couloirs de l'école.
Depuis qu'il était arrivé à l'école, le jeune homme avait appris à planifier parfaitement son emploi du temps pour qu'il soit parfaitement à l'heure partout et en particulier aux cours particuliers qu'il donnait aux élèves qui étaient réellement passionnés par la musique. Il aimait enseigner, ça lui donnait la sensation d'inscrire son nom autre part que dans les registres des décès de sa petite ville d'Hokkaido. En plus, les élèves étaient tous adorables et respectueux. Il faut dire que ce n'était pas commun d'avoir un fantôme comme professeur, pas vrai ? Comme ils étaient en petit comité, il pouvait s'occuper de chaque élève personnellement, et à la fin du cours, il faisait une petite démonstration.
Le cours se finit à 18h, et tous les élèves se rendirent aux dortoirs ou dans le parc profiter d'un moment de tranquillité avant le diner. Et lui resta accorder ses instruments. Du moins c'était ce qu'il allait faire quand il sentit un regard insistant sur lui. Il releva la tête pour croiser le regard de son protégé humain. Il sourit doucement et recommença à accorder sa guitare. -Ça t'a plu ? |
| | | Murakami Kotaro
Messages : 59
Points : 4725
Age : 19 ans
Autres : 1ère année - Section Arts
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] Dim 15 Juil - 12:19 | |
| Il savait qu’il n’avait rien de…rien de sexy, il ne faisait pas attention à ce qu’il portait, ses vêtements dataient d’au moins 5 ans, ses cheveux étaient à peine coiffés. La seule chose qu’on pouvait lui accorder, c’était sa propreté. Il ne s’était jamais soucié de ça, jusqu’à aujourd’hui. Devant le regard de Liam, son pantalon déjà grand lui paraissait immense et il pensa ressembler un sdf. Mal à l’aise, il se dépêcha donc de faire ses affaires et au dernier moment, se retourna vers le fantôme pour lui demander ce qu’il allait faire.
- Des trucs de fantôme, errer, voir si quelqu'un à besoin de moi...j'ai un cours en fin de journée. Tu n'as qu'à venir me voir si tu en as envie. Je ne veux te forcer à rien.
Kotaro ne répondit pas mais se laissa accompagner jusqu’à sa salle de classe, avec l’impression d’être observé et suivit. C’était terriblement désagréable et secrètement il espérait que Liam ne reste pas avec lui. Et là, devant la salle de classe, arriva la chose la plus surprenante jusqu’à présent qu’il ait jamais vécue. Sentant une petite pression sur son bras, il se retourna et se figea alors que les lèvres de Liam se posaient sur sa joue. Il ne le repoussa pas, resta plutôt complètement paralysé jusqu’à ce que le professeur l’appelle et qu’il se rende compte que le fantôme était parti.
Il y pensa toute la mâtinée, à cette chose étrange. Au final il se dit qu’il avait imaginé tout ça, que ce n’était pas arrivé. De toute façon pourquoi il ferait ça ? C’était totalement absurde, ce n’était pas comme s’il avait toujours 8 ans. Enfin bref, il remonta dans sa chambre à midi et cru s’être trompé lorsqu’il vit sur son lit un ourson, 3 petites boîtes et des habits. Fronçant les sourcils, il regarda autour de lui et s’approcha du lit pour regarder dans les boîtes. Des Manjû ! Son dessert préféré…c’était vraiment bizarre. Il reposa la boîte et toucha le nounours tout doux qui lui arracha un faible sourire. Puis les vêtements. Ils étaient biens oui, très classe mais…qu’est-ce que ça faisait sur son lit ? Non, quelqu’un devait s’être trompé.
Au début il ne voulait pas trop aller voir Liam donner son cours mais maintenant qu’il avait découvert ça, il devait aller lui demander si c’était de lui, et pourquoi. Il alla donc en cours jusqu’à 17h puis se rendit dans la salle de musique où on entendait déjà des jolis bruits. Kotaro entra discrètement et se mit dans un coin de la pièce, si bien que personne ne le remarqua. Accroupi, il les regarda faire et comme prit d’inspiration, prit son appareil toujours à son cou pour les photographier. Il en prit une bonne dizaine, où on voyait les élèves concentrés, riant avec leur professeur…professeur qui n’apparaissait jamais bien sûr…ça aurait été trop beau. Pourtant il avait de très bonnes expressions qu’il aurait voulu immortaliser.
A la fin il attendit que tout le monde soit parti et se releva, s’approchant un peu en regardant Liam, qui finit par se rendre compte de sa présence.
- Ça t'a plu ?
Kotaro hocha la tête et la baissa ensuite sur l’appareil dans ses mains.
- Euh…je me suis permis de prendre quelques photos. Si…si ça ne dérange personne, ce serait sympa de…de faire une sorte d’album. Un…album souvenir ?
Comme on s’en doutait de sa part, il détestait les oraux, passer pour un exposé devant la classe, ou des trucs du genre. Là c’était comme s’il se trouvait dans un amphithéâtre de 200 personnes rempli à ras bord. Son pouls s’accélérait, il ne se sentait vraiment pas bien. Proposer des idées n’avait jamais été son truc, parler tout simplement non plus. Et devant CE fantôme c’était encore bien pire.
Tout simplement gêné, il alla s’assoir un peu plus loin pendant que Liam accordait sa guitare, qu’il reposa finalement à côté de lui pour faire pareil avec celle que les élèves utilisaient. Le jeune homme le regarda faire. Il ne l’avait jamais vu jouer, dans ses souvenirs il n’y voyait que l’harmonica et rien d’autre. Cet instrument résonnait toujours comme une douce mélodie à ses oreilles, peut-être parce que tout petit le fantôme lui en jouait tout le temps. Un harmonica à l’époque que Kotaro ne pouvait toucher, il s’en souvenait parfaitement. Seul lui pouvait le tenir, comme seul l’enfant pouvait tenir ses jouets.
Enfin bref, il le regarda faire en silence un long moment, sans s’ennuyer mais avec toujours cette envie poignante d’immortaliser ce moment, ce qu’il ne pourrait jamais faire. Quand Liam se leva, avec un air satisfait sur le visage signifiant qu’il avait terminé, le photographe se leva à son tour, se souvenant soudainement de la raison de sa présence ici.
- En fait je suis là pour te demander…euh…c’est toi qui a mis tes affaires dans mon lit ? Enfin les vêtements et tout le reste. Parce que sinon je ne vois pas qui aurait pu les poser là…
Il eut l’impression soudainement de passer pour un gosse attardé qui ne comprenait rien à ce qu’un adulte lui disait. L’adulte en l’occurrence était Liam, qui le regardait comme s’il se moquait de lui. Comme s’il n’avait pas vu une évidence.
- C’est à toi ou pas alors ? |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] | |
| |
| | | | Un songe perdu...[Feat. Nakajima Liam] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |