Je suis né le 3 mars 1930 à Busan dans une famille assez pauvre, j’avais plusieurs petits frères et petites sœurs. Pour faciliter la vie à mes parents, j’essayais d’avoir les meilleurs notes, après les cours j’avais un petit boulot et ensuite j’aidais mon père ou/et je m’occupais des petits. Mon père était ébéniste, le meilleur de la ville, j’aimais le regarder travailler, l’aider, j’aimais travailler le bois, je pensais que je deviendrais moi aussi artisan que je reprendrais l’affaire même si ma mère voulait que je devienne instituteur. Malgré notre pauvreté, j’ai passé une enfance heureuse mais l’adolescence fut plus compliquée, c’est à ce moment-là que j’ai découvert mon homosexualité, ce qui était vraiment tabou, malsain, horrible à cette époque, personne n’en parlait et n’assumait, on sortait avec des filles puis les épousaient sans jamais rien dire. Lorsque j’eu 17 ans je suis tombé amoureux, c’était un passager, il habitait dans une ville et non dans une campagne perdu, il était plus vieux que moi, il avait la classe, il fumait des roulées, il voulait être médecin, il n’était resté qu’une semaine mais ce fut la plus belle semaine de ma vie. Il était doux, généreux, aimant, tendre… Il m’avait pris ma première fois avec une tendresse infinie, je m’en souviens comme si c’était hier. On était à la rivière pour pécher puis ça avait fini en bataille d’eau, qu’est-ce qu’on avait ri ! On était ensuite allé sécher dans l’herbe au soleil, et je ne sais comment on en est venu à s’embrasser, j’en avais eu tellement envie, et de fil en aiguille on avait couché ensemble cet après-midi-là. Quand il dû partir j’eux le cœur brisé c’était mon premier amour ! Personne n’avait jamais rien su, mais mon homosexualité me pesait de plus en plus, ça me torturait puis la guerre de Corée éclata le 25 juin 1950, je voulais y faire mon service mais je n’avais pas l’âge. Puis ils lancèrent un appel aux étudiants, ma mère essaya de me retenir ce fut la dernière fois que je la vit de mon vivant. On fût 71 étudiants, on ne connaissait pas la guerre, on ne savait pas se battre, ni tenir une arme, mais on s’est battu on a fait de notre mieux pour repousser le camp ennemi, le camp du nord. C’était le 13 août, notre base était dans le collège pour fille de Pohang, il y avait un garçon plus jeune que moi il était adorable mais j’ai vraiment peur pour lui. Il s’appelait Ji Hyuk, il avait 18 ans il était comme un petit frère pour moi, il disait souvent que je lui faisais penser à son grand frère. Mais ce fut horrible, tous ses corps d’enfants morts autours de nous qui tombaient les uns après les autres puis ce fut son tour, je couru vers lui, le pris dans mes bras où il échappa son dernier souffle, je le serrais fort contre moi pendant de longues minutes puis notre chef vint me chercher, je le suivi là où nous sommes mort. Je suis mort en me battant mais je n’ai pas pu résister longtemps à leurs attaques mais les autres ont pu les retenir jusqu’à l’arrivée des renforts, moi je n’ai rien pu faire je suis mort avant. Ma vie fut courte par rapport à ma mort, on peut dire que cela fait trois ans que je revis, que j’ai rencontré Yoon Dae In. Il est le portrait craché de Ji Hyuk pendant longtemps je l’ai appelé par ce nom, je l’ai pris son mon aile une nouvelle fois de peur qui lui arrive quelque chose. M ais il n’est pas Ji Hyuk, il a beau lui ressembler, être adorable, il est fort. On a fait des recherches et ils seraient de la même famille, un grand oncle, le petit-frère de son grand père celui dont il m’avait tant parlé. Dae est si amusant, c’est un petit crétin et je suis tombé sous son charme mais je suis mort et lui vivant et je suis sûre qu’il pense que je reste auprès de lui en mémoire de son ancêtre mais c’est faux au debut oui mais maintenant je ne suis là que pour lui mon petit singe. Ca fait bizarre je suis un fantôme et je sors avec un vivant qui voit et entend les morts. Je peux le toucher, l’embrasser… et ça ne le dérange pas au contraire, j’ai 81 ans et lui 20, il aime les vieux, enfin dans ma tête et dans mon corps j’aurais toujours 21 ans c’est aussi ça le problème, lui il vieilli pas moi, il a toute la vie devant lui moi elle est derrière, devant moi il n’y a plus rien sauf l’infini. Je ne sais pas pourquoi il reste avec moi je ne lui apporte rien en dehors de mon amour.
|