Im JaeHwan
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| Sujet: Look at the sky, it's so far away. But right here, right now it seems so close. | Iekyo Sam 23 Juin - 1:27 | |
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Dix heures du matin. On a beau être dimanche, je suis déjà levé et prêt. Je suis là, debout sur ce terrain de sport les rollers au pied. Quand on y pense, la raison pour laquelle je suis ici est vraiment absurde. Mais ça me tient à cœur, je ne laisserai pas ce mec m’humilier de la sorte plus longtemps.
Tout a commencé il y a quelques jours. On était en cours de sport et on avait une épreuve d’Athlétisme. Non seulement le professeur avait décidé de noter en fonction du meilleur résultat, mais le meilleur pouvait gagner une récompense. Evidemment, je me suis tout de suite dit que c’était pour moi. Je voulais me surpasser pour ce challenge, et puis la course c’est un de mes points forts. Mais je n’avais pas prévu que quelque chose allait me bloquer dans mon objectif. Ou plutôt, quelqu’un. Un certain Abo Iekyo. Je le connais de vue, je sais juste qu’il est dans la même section que moi et que c’est aussi un « tatoué ». Quel enfoiré quand même. Je sais que je ne peux pas avoir d’influence sur les autres et tricher sur les résultats, rien que pour ma fierté, mais je dois avouer que sur ce coup là, je l’ai eu vraiment en travers de la gorge.
Ce jour là, on avait fait exactement le même temps, au dixième de seconde près. C’est encore pire que s’il m’avait battu de plusieurs secondes. J’avais demandé au professeur de nous laisser à chacun une deuxième chance de nous départager, je ne voulais pas rester sur un ex aequo. Partager ma gloire avec un autre ? Hors de question. Alors on a recommencé. C’est lui le premier à s’être lancé et… il avait affiché un score plus élevé qu’au premier essai. J’ai commencé à avoir peur et à regretter d’avoir demandé de recommencer. Puis ce fut mon tour, et mon score était encore une fois identique à celui d’Iekyo. J’ai d’abord pensé que c’était une blague de la part du professeur pour me faire sortir de mes gonds, mais ce n’était pas du tout ça. Je commençais à bouillir en moi.
Toute cette histoire complètement insensée s’est conclue par un défi que j’ai lancé à ce gars. Je ne pouvais pas laisser passer ça comme si ça ne m’affectait pas. Ce serait mentir de venir lui serrer la main, tout souriant en disant « Bien joué mec ! ». Je ne suis pas du tout comme ça. J’ai d’abord eu envie de le frapper, mais la petite voix dans ma tête qui s’appelle la raison m’a vite rappelé à l’ordre. Je sais me contrôler un minimum lorsque ça n’en vaut pas la peine. Il fallait une alternative, et finalement se battre grâce à un sport, c’était plutôt une bonne idée. Je lui avais donc donné rendez-vous quelques jours plus tard là où je me tiens actuellement.
Ce qui est le plus chiant dans l’histoire, c’est qu’il est arrivé exactement au même moment que moi sur ce stade. Bon, peut-être pas à la seconde près cette fois-ci, mais presque. J’ai faillit rire, c’était nerveux. Mais je ne voulais pas qu’il pense que j’étais heureux d’être là. C’était même presque chiant d’avoir à l’affronter là, surtout que les courses de rollers, je n’en ai jamais gagné jusque là. Le plus inquiétant, c’est qu’il a l’air vachement doué, je ne saurais vraiment pas où me mettre si j’étais amené à perdre. Mais je devais garder la tête haute, je ne dois pas lui montrer que je suis inquiet. Ce serait admettre qu’il a une chance face à moi, et ça, c’est le seul moyen de perdre. Je ne veux pas perdre.
Tout de même, par politesse – parce qu’il en faut, malheureusement – je m’approchai de mon adversaire. Je ne pouvais m’empêcher de le regarder de haut en bas, il fallait que je repère son état physique, voir s’il y avait une faille ou non. S’il y avait un moyen de le dérouter, j’étais preneur. Mais tout semblait aller. Semblait j’ai bien dit, je ne sais pas du tout ce qui se trame dans son esprit, s’il est prêt, s’il a peur ou encore s’il cache quelque chose. Mais plus le temps passe, plus l’appréhension que j’avais commence à disparaître laissant place à une sorte d’adrénaline. Le genre de truc que l’on ressent juste avant un moment de pur bonheur intense. Il faut pas mentir, le roller, c’est vraiment quelque chose que j’aime, et au moins dans cette histoire, j’aurais au moins eu le plaisir de rider. D’ailleurs, je ne sais plus pourquoi on en est venus à choisir ce genre de compétition, peut-être était-ce lui qui avait proposé. Je dois avouer que je n’en ai aucun souvenir. Seule la haine que j’éprouvais à ce moment est présente.
« Alors, prêt à perdre ? Ne crois pas que je fais ça pour m’amuser. Je ne te laisserai aucune chance. »
L’éternelle froideur de mes propos. Lui montrer que j’vais prendre mon pied dans un sens ? Jamais de la vie. Et puis quoi encore ? Et puis surtout, je ne veux pas qu’il pense que lui et moi, on peut être pote simplement parce que le hasard a fait en sorte que nos deux scores soient identiques à deux reprises et parce que l’on est arrivés en même temps au point de rendez-vous. Ce n’est que le fruit du hasard, rien de plus. Le destin, je n’y crois pas. Je ne pense pas que ma mère soit morte à cause du destin, je ne pense pas non plus m’être retrouvé dans cette école grâce au destin. Tout n’est que le fruit du hasard, c’est comme ça que ça fonctionne pour moi.
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