Yulyeong
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 I'm gonna swim to the ocean floor_ ft. Eun Gyo

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Kang Il Woo

Kang Il Woo
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MessageSujet: I'm gonna swim to the ocean floor_ ft. Eun Gyo   I'm gonna swim to the ocean floor_ ft. Eun Gyo Icon_minitimeVen 6 Juil - 21:11

    Qu’il fait bon vivre lorsque les choses sont aussi simples : bras gauche, puis droit, respiration, reprise du mouvement initial. Bras gauche, puis droit, respiration, reprise du mouvement initial… L’heure est à la quiétude et à la décontraction dès lors que le bassin est désert. La température n’est pas idéale mais une fois quelques longueurs, les muscles sont chauds. On oublie très vite le reste et on se contente de nager. D’apprécier le contact de l’eau au corps, la sensation fluide et légère qui nous submerge, le vide. Toutes les frustrations, les angoisses, les doutes et les regrets disparaissent au fur et à mesure que je progresse. Je suis comme dans une bulle aquatique, en marge d’un autre monde trop complexe et fichtrement désagréable. Un fois arrivé au plongeoir, je prends une grande bouffée d’oxygène et me laisse emporter par les profondeurs marines. L’environnement est presque inaudible, muet, reconnaissable entre mille avec son carrelage bleu clair. Il n’y a ni sable ni coraux et ce n’est pourtant pas un obstacle à mon imagination. Je n’ai jamais vu la mer qu’en carte postale ou dans les livres étant enfant. Je me l’étais donc appropriée, la rêvant aux couleurs de l’arc-en-ciel avec un millier d’habitants tous plus surprenants les uns que les autres. La réalité m’avait alors frappé de plein fouet par sa beauté, bien haut-delà de ce que j’avais espéré. Je crois que c’est à ce moment-là que je me suis intéressé à la natation : je voulais être capable de découvrir les Bermudes, d’arpenter les criques méditerranéennes, de plonger au cœur de la péninsule du Yucatan… La Planète Bleue n’est pas surnommée ainsi par hasard et il aurait été dommage de passer à côté des merveilles qu’elle a à nous offrir. J’étais devenu tellement obnubilé par cette nouvelle passion que j’en faisais profiter tout mon entourage, à commencer par ma sœur.

    Yoon Ah ne s’intéressait cependant pas à la natation. Comme toutes les petites filles de son âge, elle préférait jouer à la dinette, à la marchande, à la princesse…sur la terre ferme ! D’ailleurs, il était hors de question que j’essaie de l’amadouer avec des stratagèmes qui allaient être rebutés une fois les berges à proximité. L’eau hébergeait une faune et une flore inconnue, dans un milieu tout aussi hostile et sauvage. Là où moi j’étais émerveillé par cette immensité pleine de richesses, Yoon Ah pensait danger et mort certaine. Les Dents de la Mer, Piranhas, même la pieuvre de la Petite Sirène était mauvaise ! Si l’héroïne éponyme du dessin animé avait envie d’se tirer chez les Hommes, ce n’était pas pour rien ! Bien sûr, elle faisait tout pour me dissuader de poursuivre ce sport, à commencer par les larmes. Arme de destruction massive qui atteignait mon cœur en plein dans le mile à tous les coups. Je ne pouvais pas me défendre contre ses yeux humides et rougis, ses lèvres tremblantes et ses soubresauts alternatifs, ces autres perles translucides qui menaçaient de tomber en cascade sur ses joues à la minute où je tenterais d’argumenter. J’avais donc abandonné l’idée d’être un nouveau Cousteau pour de bon, mais je ne laissais pas tomber la natation pour autant.

    Les bulles d’air s’étaient quasiment toutes échappées de ma bouche, si bien que je devais remonter à la surface sous peine de manquer d’oxygène. Je sortis de l’eau pour me positionner sur le bloc numéro deux et plonger. J’avais appris à placer mon bassin, mes bras, à avancer mon corps et l’arrondir jusqu’à ce que l’entrée dans l’eau ne soit plus douloureuse. Il y avait toujours des éclaboussures, mais le bruit était faible et la sensation tout à fait différente. Mes exercices avaient repris de plus belle : bras gauche, puis droit, respiration, reprise du mouvement initial. Bras gauche, puis droit, respiration, reprise du mouvement initial. Et j’enchainais sur une trentaine de longueurs. Je m’arrêtai ensuite, me rapprochant des rebords situés sur les côtés pour retirer mes lunettes et passer une main sur mon visage. En relevant la tête, je remarquai que je n’étais plus seul, à en juger par le sac posé sur l’un des bancs…mais qui en était le propriétaire ? Mon regard s’aventura naturellement à l’entrée de la piscine où une jeune fille se préparait pour rejoindre le bassin. Je repassai mes lunettes et continuai mes longueurs comme si de rien n’était.
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Im Eun Gyo

Im Eun Gyo
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MessageSujet: Re: I'm gonna swim to the ocean floor_ ft. Eun Gyo   I'm gonna swim to the ocean floor_ ft. Eun Gyo Icon_minitimeDim 8 Juil - 2:25

I'm gonna swim to the ocean floor ft. Kang Il Woo
Spoiler:
La première fois. Bons ou mauvais souvenirs, ils ne périssent pas à travers l'écoulement du temps. C'était sur un prisme de sable aux arrêtes sans âge qu'Euni avait vécu la sienne. D'expérience marine, entendons-nous bien sur le sujet. À cette époque, la pyramide d'une dune au mouillage avait accueilli ses babillages d'enfançonne et coulé le long de ses mains comme un ruisseau dans l'air pour couvrir de sa soie cette étoile au teint clair; au devant, un souffle de sel caressait la rondeur d'une larme d'azur frissonnante sous la plume d'un soleil d'été. Ne souffrant à cet âge d'aucune hésitation, la blonde avait sauté dans cette immense mare qui couvrait le monde entier, splach ! Riant de sentir le chatouillis incessant des vagues s'écraser sans pitié sur son corps. Elle avait apprécié l'instant où elle avait annoncé à sa famille hilare, comme si ce n'était guère une évidence, que l'eau était salée, tout comme celui où elle avait découvert son premier coquillage en spirale. Avec des rêves à la mesure du mont Baekdu, l'ingénue s'était vue exploratrice des fonds marins, confidente des baleines, égale des sirènes. Hors soudain le ciel de lui rappeler son ascendance et, d'un fil de sa chair, avait brisé en éclats les volutes grisâtres pour que la bouche de feu d'un éclair effrité vienne mourir sur la plage - panique du grand espace, coupant le souffle et faisant batailler les ailes du papillon. Ploc, ploc, ploc, comme des gouttes acérées les années s'étaient déroulées, éloignant l'angoissée des profondeurs bleutées et de ce goût salé qui avait envahi bouche et nez. Seul remède, que le jour succède au jour, que la neige hivernale fonde pour ramener le printemps à de plus doux sentiments.

Ils avaient été choqués, les parents de la fillette tremblante, quand ce fut une demoiselle faite qui les supplia de lui accorder une chance. J'y peux marcher, à défaut de couler, si les cieux désirent tant m'éloigner des abysses avait-elle fort justement argumenté afin d'obtenir cette étrange tenue qui serrait à présent son corps fin. Hors de question de faire parader le maillot de l'école sans cours pour le justifier. Glissant une serviette autour d'elle pour mieux l'étriquer à la féminine courbe de ses hanches, Eun Gyo fit la moue en glissant sur le parterre mouillé entourant les bassins; indécis semblait être l'éclat de son regard voguant, ohé du bateau, air marin, entre passé et futur, champignon et tarte du Wonderland. Grandir ou rétrécir, question existentielle. Suite à la décharge de son poids sur un banc au hasard, existe-t-il seulement, cet impassible ? intervint son hémisphère gauche, et un rapide passage à la douche, la Saggikun se rapprocha du bord qui donnait sur les profondeurs inexplorées, y rivant son regard d'une mimique angoissée. Faisant hésiter jusqu'au passage du temps dans la profondeur de son soupir, la demoiselle eut néanmoins le bout goût de se demander pourquoi un agile dauphin se trouvait au fond de l'eau. Qui, dans ce monde, avait pu avoir l'idée de l'y amener ? Comment, d'ailleurs ? D'un filet à papillons marins ? Les yeux de biche se plissèrent, la marche se fit assurée dans sa traque, et si l'intéressée manqua de jouer d'une glissade sur quelques mètres ce ne fut qu'en voulant accélérer tant la cible de sa fascination possédait une vitesse infernale. Et tourne, et tourne le manège - il ne fallu pas longtemps pour que la poupée de noir et de blanc vêtue connaisse par cœur la frontière entre terre et mer et se décide, dans sa curiosité, à s'accroupir au bord de l'eau pour observer la silhouette qui y évoluait.

Les particules d'eau se collaient à la peau, regorgeant d'abstraction. Cette sensation de fluidité intrinsèque à chaque atome perpétrait presque mélancoliquement la flottaison passive des neuf premiers mois; en fait, l'imaginaire semblait se bercer dans la pensée pour mieux se concentrer sur la caresse du geste répété. A sa façon, le jeune homme qui nageait paraissait se laisser flotter comme un objet éloigné de tout et jusqu'au désintérêt du quotidien. A regarder le monde à travers ce voile aqueux, pouvait-il constater la beauté du monde et son indifférence face aux couleurs de plus en plus intenses ? D'une poussée, paf, il se propulsa, fusée dans la nuée d'un espace mouillé, repartant avec force loin de la fine silhouette incapable de détacher son regard étoilé de sa course, les lignes de son corps comme seul horizon. Ce ne fut qu'après un moment passé les doigts dans l'eau qu'un sourire miniature dessina l'hymne à la joie sur le visage de la jeune fille. Un aller. Un retour. Reviens-moi., pensée dans laquelle le corps se leva souplement, ses doigts fins cédant à l'attraction de ses hanches tandis que d'un froncement de sourcils dénué d'intention l'asiatique lâchait sa voix douce à l'intention du brun de nouveau à ses pieds.
    Il Woo Oppa ? »
L'étudiante ne criait jamais, ne parlait jamais. Tout au plus ses phrases ressemblaient-elles au chuchotement rafraichissant d'une bise d'été; juste assez aiguë, peut-être, pour qu'on la discerne sans trop tendre l'oreille. Mais si originalité il y avait, celle-ci se trouvait avant tout dans la façon toute particulière dont Euni adressait la parole à son maître dauphin. Plus vague et plus soluble dans l’air, secret volant sur l'onde, sans rien en lui qui pèse ou qui pose; d'un accord brisé à l’osmose qui hante mais jamais n'aborde. Oui. Son chant pour son ainée était différent. Il est différent. Pourquoi ? Parce que. Certaines questions ne demandaient pas de réponses. Peut-être qu'elles n'en voulaient pas non plus, d'ailleurs; personne ne leur demandait jamais leur avis.
    Attends-moi, je te rejoins~ »
Dans une autre langue, sans doute était-ce un avertissement, vision prismatique d'une pythie oubliée. Quoiqu'il en soit, la principale concernée fut incapable de comprendre comment son plongeon, au demeurant gracieux sur la ligne de départ, devint une chute au ralenti droit vers son professeur privé de natation. Elle se vit, aussi clairement qu'elle le voyait lui, voler dans les airs sur des ailes invisibles, les yeux écarquillés, sans sol sous elle pour se rattraper. D'un éclair de réalité, elle eut même le temps de constater avec une moue paniquée qu'elle allait percuter la surface ondulante de plein fouet, sans espoir de ne pas le sentir. C'était vrai, après tout. Le temps était capricieux. Joueur. Profiteur. Traître !, hurla-t-elle d'une voix muette alors qu'elle s'enfonçait dans le bleu cristallin sans se découvrir la force de fermer les yeux ni de décrisper les muscles. Son esprit se vida, forma lentement une bulle que son regard écarquillé suivi durant sa lente remontée vers la surface. Une question fugitive s'accrocha dans sa tête, se tortilla sous son nez, la détournant de la préoccupation première de sa main saisissant... Quelque chose. Une cheville, une jambe, un tissu caoutchouteux passèrent sous ses doigts puis, instinct de conservation que la demoiselle et son corps n'avaient pas en commun, d'enrouler son bras autour de la taille musclée du coréen. Tout un enchainement de choses qui, au demeurant, ne prirent que quelques secondes, d'horribles secondes pendant lesquelles ses membres avaient même oubliés de soutenir un débat pour savoir si ils devaient retourner du côté de l'air ou non.

Qui a dit catastrophe ambulante ?
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