Yulyeong
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 Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥

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Skinner Amanda

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MessageSujet: Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥   Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥ Icon_minitimeMar 3 Juil - 20:16

C’était un de ces jours où je n’avais aucune idée de ce qui allait se passer. Toutes mes synapses abandonnaient les connexions au corps et me laissaient devenir le jouet du hasard. Je flottais dans la réalité telle une feuille perdue dans un vent léger. Tout n’était que lettres, qu’idées, jeux grammairiens et souvenirs. La première fois que je pris conscience fus peu après mon réveil, au moment de passer l’uniforme. Je laissai mon corps s’en occuper et m’évadai dans mes pensées. Une idée germait, une histoire passionnante qui mêlait aventure, amour et mort. Le trio parfait. Il y aurait une jeune fille, il lui faudrait un caractère étrange, un peu morbide. Et puis ce fantôme. Oui, un être singulier, peut-être parfait. Un anglais ? Cela demeurait à voir. Et puis surtout, il y aurait ce chat. Un chat dodu et agile, qui serait le narrateur. Un chat narrateur. Je jubilai à l’idée quand un sursaut de réalité me fit entrevoir mon uniforme dans une glace. Tout était en place.

Cela faisait vingt minutes que je déambulais dans les couloirs, le corps abandonné au hasard et l’esprit plongé dans des réflexions profondes. Je repensais plus particulièrement à une soirée automnale passée chez ma grand-mère. Un fantôme très jeune s’était aventuré dans le jardin et, ne comprenant pas son état, demeurait pétrifié devant un mur qu’il parvenait à traverser. L’ayant aperçu, j’allai directement chercher ma grand-mère en bonne petite fille disciplinée que je suis. Celle-ci, au fil du temps, avait acquis un don pour aider les fantômes dans le déni. Elle savait quels mots dire à quels moments, quels gestes, quels regards, quels tons employer. Je l’admirai toujours pour cela.

Cet événement m’étant revenu un mémoire, il partit aussitôt, et laissa place à une entrevue de la réalité : je me trouvai dans un couloir, l’aile ouest très exactement. Mon but était de trouver un fantôme qui m’aiderait avec l’écriture. Un écrivain célèbre, très doué, quelqu’un qui serait ravi de lire mes textes et pourrait m’en faire une critique constructive. Il se manifesta bientôt, sous la forme d’un être très mince aux longues moustaches, si longues qu’elles frôlaient le sol. Où peut-être n’était-ce que dans mon imagination ? Un instant l’homme s’avança vers moi, et puis ses pieds s’entremêlèrent dans les longs fils de poils. Impossible de se rattraper, il plongeait en direction du sol et affichait de drôles de grimaces. Puis la réalité revint rapidement, comme aspirée par la chasse d’eau de mon esprit et l’homme retrouva des moustaches de taille correcte.

- Bonjour monsieur.

Ma voix de petite fille faisait toujours sursauter les fantômes habitués à des adolescents plus vivaces. Celui que j’avais approché ne semblait pas aimable, mais personne ne pouvait résister à mon charme de petit chien de compétition.

- Mademoiselle.


Je le regardai droit dans les yeux et souris. J’espérai que mes cheveux roux et toujours plus fous malgré mes coups de brosse à répétition ne lui donnèrent pas l’impression que j’étais une fille comme les autres, mal éduquée. Peut-être mes pensées prirent une fois de plus le contrôle car le fantôme se trouvait bien plus loin dans le couloir quand je le regardai une seconde fois. Il n’avait pas changé, pas pris une ride, rien du tout puisqu’il était mort. L’immortalité… le pouvoir de toujours s’améliorer.

- Monsieur le fantôme ! S’il-vous-plaît ! Monsieur, attendez-moi !

Le concerné se tourna vers moi, les sourcils froncés.

- Je ne raconte plus d’histoire ! J’en ai assez de ces jeunes qui s’imaginent que…
- Je suis vraiment désolée de vous interrompre. J’espère que vous me pardonnerez. Mais je voulais vous dire que j’ai quelque chose qui pourrait vous intéresser.
- Fillette, tu es bien sympathique, mais rien ne peut faire plaisir à un vieux fantôme.
- Je veux écrire et…


L'homme s'en allait, glissant sur l'autoroute des extoplasmes. Il m'adressa un peu coup de main condescendant. J'imaginai un instant toutes sortes de gribouillis d'esprit autour de cet homme mort.

- Bon courage, mais je ne peux rien pour t’aider.
- Si ! J’aimerais vous raconter une histoire.


Il leva un sourcil, intéressé.

- Et quel genre d’histoire ?
- Une qui vient du cœur. Vous voulez l’écouter ?


Le vieux s’assit dans le couloir. Je comptais l’inviter autre part, peut-être dans le réfectoire où il aurait pu s’asseoir, mais puisque le couloir lui convenait, je n’allais pas m’y opposer.

- Tout commence un nuit d’automne…
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Im Eun Gyo

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MessageSujet: Re: Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥   Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥ Icon_minitimeJeu 5 Juil - 1:15

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Se permettre un arrêt d'observation, sans temps au temps, sans rattrapage ? Tourne ! Non, pas par là. Vite ! Rejoins les autres. Quels autres ? Tête basse à suivre les lignes, à suivre son ombre, Euni guettait ce son d'acier qui frappait les murs, martelait dans sa tête avec des nuances de bruits qui l'enivraient. Est-ce qu'ils étaient là ? Et d'un souffle manquant, s'arrêter à l'image d'un funambule dans le vide pour contempler l'aurore.
    Si ! J’aimerai vous raconter une histoire. »
Qu'une averse de lune et son torrent d'ombrage se soit trouvée dans ce couloir n'avait rien d'étonnant. Pouvait-on douter, au centre des soupirs fatigués de la vieille bâtisse, de faire face à un esprit nostalgique à l'étrange pâleur ? Rivant son regard d'azur sur le lointain horizon, si émouvant d'aveu que se taire devenait sa part, l'inconnue patientait, égrainant les secondes. Tic, tac. Rêvait-elle ? La blonde, de son regard en fièvre, ne pouvait se détacher de ce roux attendrissant, de ces mèches douces et folles qui caressaient ce front. Meurtrissant le silence du trottinement de ses pas, quoique faisant défaut à sa présence, la jeune fille se sentait meurtrir une carte de tarot en l'attente d'un souffle à l'approche du soir. Que faire de ce pâle matin quand la fascination prenait place et, sans laisser de traces, harponnait la curiosité d'une âme naissante ?
    Et quel genre d’histoire ? »
    Une qui vient du cœur. Vous voulez l’écouter ? »
Déjà les cours s'effaçaient de ses préoccupations, et avec eux la notion de l'éveil. Dans une douce torpeur, la coréenne s'approchait de la muse, le pas furtif de refuser de la voir fuir. Incertain se promenait son regard entre la scènette et l'Arcane sans Nom tirée aux rayons de l'aurore.
    Tout commence une nuit d’automne… »
Raccrochée à ce filet de voix dont la délicatesse frôlait l'armature du ciel, la silhouette orange fit un pas de plus. Deux pas. Trop lentement en comparaison de la fébrilité avide qui se vrillait à ses yeux de biche; trop vite pour ne pas s'emmêler les pieds et, d'une reprise de conscience soudaine, frôler la chute. De justesse, la Saggikun se rattrapa, s'envola d'un battement d'ailes absentes en faisant jouer carte et lapin skull dans un étrange ballet.
    F-F-Fan-Fantôme ! »
Appel à l'aide ou reproche, nul ne le saurait jamais, pas même la concernée; et ce faisant, Eun Gyo se réceptionna enfin sur son fil de vie pour mieux grignoter d'un trait la distance qui la séparait de la... De la quoi ? Une étrangère, à tout le moins, ce qui la classait dans la catégorie des gens sans pays pour une asiatique n'ayant connu que les deux côtés d'une même frontière. Qu'importait au demeurant puisqu'à sa vue elle semblait être une voyageuse qui, partant le cœur léger comme un ballon dans les cieux, aurait pu parler d'un pays qui lui ressemblait. Allons ! Au pays des ciels mouillés, sans doute se dit-elle d'un sourire émerveillé, coinçant sans penser au geste la carte de tarot entre jupe et peau. Ses doigts arachnéens, comme sous l'effet d'un charme, glissèrent sur une mèche lisse alors que, d'un bout de langue dépassant d'entre les pétales de ses lèvres, la candide chasseuse de fantômes décidait de s'exprimer :
    La mort vous irait si bien... »
La réalité aurait-elle été capable de produire des sons qu'à coup sûr se serait fait entendre la plainte grinçante d'un vieux tourne disque. Si la voix toute en chuchotements de l'intervenante voulait exprimer l'un des plus beaux compliments d'Euni, la sortie n'en était pas moins déplacée. Par ailleurs, détournant son attention de la chevelure de miel de l'inconnue, la baby scientist commença à avancer tout autour en tendant les bras dans l'espoir de trouver quelque chose dans lequel se cogner.
    Nya~ ne boudez pas, je suis sûre qu'elle vous va bien aussi ! »
Ah. L'esprit. Pour sûr, sa tendance à naturaliser son blond platine par les mots n'était pas au point mort en ce moment, et à croire son incapacité à toucher l'esprit entendu plus tôt, soit ce dernier avait prit la fuite, soit les vagues de mécontentement alentours venaient de lui. Quoiqu'il en soit de sa moue frustrée face à cette constatation, l'encombrante vivante se retourna vers la conteuse en ouvrant de grands yeux scintillants.
    Eonnie~ je peux écouter aussi ? Est-ce que le vent et la forêt pleuraient toutes leurs larmes, feuille à feuille, en cet automne-là ? Ça se déroule à une autre époque ? C'est... C'est une histoire vraie ? »
Pour un peu, l'ingénue était déjà assise à terre, le visage lumineux et les yeux plein d'étoiles, tellement sûre de son fait qu'il aurait sans doute été dommage de la détromper. Rien que penser à dire non semblait devenir le pire des sacrilèges quand on prenait le temps d'observer le geste aussi protecteur de l'étrange rêveuse enlaçant sa peluche.


【 Désolée pour la piètre qualité, c'est un peu titubant. Ça va venir, juste le temps de prendre mes marques~♥ 】


Dernière édition par Im Eun Gyo le Ven 6 Juil - 11:07, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥   Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥ Icon_minitimeJeu 5 Juil - 21:45

A peine avais-je ordonné mes idées bouillantes entre les brumes de mon cerveau que déjà des mots s’échappaient d’entre mes lèvres. Que signifiaient-ils ? Je n’en savais rien. Je crus saisir l’idée de l’automne. Des feuilles mouillées qui plaquent contre des troncs tremblant. Des étoiles froides et sans brillance qui flottent dans le ciel, âmes perdues nostalgiques d’un été de fête. Deux d’entre elles me fixaient et je me demandai pourquoi jusqu’à me rappeler ma situation : je racontais une histoire. Le vieux fantôme sourit, m’encourageant à continuer sans savoir que je ne m’étais pas encore arrêtée. Le silence résonna un court instant, à peine le temps que mes mots s’inscrivent dans l’esprit de mon public unique comme réalité. Une nuit d’automne, le ciel noir et le vent glacial. Toute une ambiance dans laquelle prendraient vie mes personnages. J’avais passé beaucoup de temps sur cette phrase « tout commene une nuit d’automne… » et la prononcer enfin excitait toutes mes cellules. Tout commence. Une nuit d’automne.

Je laissai une fois de plus ma mâchoire se desserrer afin qu’un nouveau flux de mots en sorte mais une présence m’en empêcha. Quelque chose de trop. L’avantage à laisser son esprit prendre le contrôle de l‘être et de laisser le corps à l‘abandon résidait dans ma faculté à repérer directement les sensations, et pas seulement les miennes. Dans l’écriture, le plus important à mes yeux, étaient les sensations. Cette certitude, je l’acquis après avoir grandi avec des fantômes dont le seul souhait était de sentir à nouveau, de capter la réalité, de l’assimiler, de la faire vibrer dans tous leur être ; pour ce faire mon devoir était de leur transmettre par la parole et par l’écrit les meilleurs mots. Oh ! Une fois de plus je m’égarai. Le chemin vers la réalité glissa sous mes pieds et je me retrouvai face à une jeune fille. Mon fantôme la dévisageait, se demandant tout comme moi à quel moment était-elle arrivée et par quelle magie nous ne l’avions entendue. D’un côté, mes oreilles se tournaient vers l’intérieur, de sorte à n’entendre que les résonances d’idées qui hantaient ma tête.

Dans les traits de son visage je discernais l’évocation d’une poupée. Ses cheveux blonds tombèrent avec souplesse autour de son visage qui s’écrasait contre le sol. Heureusement qu’elle ne fut pas en porcelaine. Je pouffais de rire, mais seulement dans ma tête. Ce n’aurait pas été très poli et ma grand-mère n’aurait pas été fière. Un ballet aérien d’autant tragique qu’il s’achevait par une chute. Des cartes volèrent en tous sens, fusant entre les particules d’air qui n’avaient rien demandé. Une peluche morte rejoignit sa maîtresse par terre. Le tout dans un bruit mat qui rappelait les sacs de farines qui tombent par terre et éclatent, diffusant une poussière blanche fort désagréable à nettoyer dans la cuisine. L’histoire était gâchée, l’automne n’était plus. Il faudrait recommencer. Je tiquai un instant à cette idée et la nouvelle venue me déplut. Son regard embarrassé pourtant chassa directement mes mauvaises pensées.

– F-F-Fan-Fantôme !

La jeune arrivante glissa le long du sol et s’arrêta à mes pieds. Timing parfait, un aléas du destin ? Un sourire franc s’étala sur mes lèvres : ce n’était pas moi, c’était le corps qui se manifestait. Ah, ces japonais : toujours dans l’excès, le théâtral, l’impressionnant. En Angleterre, lorsque…. il est vrai que je ne connaissais de l’Angleterre que la vielle maison de ma grand-mère, l’immeuble comme la dame veillant sur moi depuis le jour où mes parents m’abandonnèrent. Je haussai les épaules, mentalement. Grâce à cela, j’avais hérité d’une autre famille : une famille morte et compréhensive. Or, l’inconnue vivait. Du sang coulait entre ses veines, aspiré et expulsé par un cœur battant.

– La mort vous irait si bien...

Un murmure à peine, dont toute la beauté resplendissait dans le silence qui le couvrait. La mort m’irait si bien ? Combien de fois y avais-je pensé ? Mourir, pâlir, recouvrer un visage neutre de belle endormie. Quelle aventure ! Quelle histoire à raconter ! Et surtout, revêtir le voile blanc des fantômes, errer pour l’éternité à la recherche de nouvelles paroles. Ah non ! Grand-mère m’avait interdit de penser à cela. Vivante. Je suis vivante ! Bien vivante !

L’inconnue dévisagea mes cheveux. Trop roux, trop sauvages : un frisson gênée me parcouru l’échine. Décidément, mon corps se faisait sentir. Quand ses yeux se détachèrent de ma honte après un flot de secondes qui me parut l’éternité, ils ne se dirigèrent pas comme je me l’attendais vers mon compagnon mais vers le vide. Parfaitement. Elle étendit les bras telle une aveugle, se livrant à une danse originale, pour ne pas dire ridicule.

– Nya~ ne boudez pas, je suis sûre qu'elle vous va bien aussi ! »


Je suis sûre qu’elle vous va bien aussi… Sakigun repérée. L’esprit concernée, las du spectacle et je l’espère toujours ouvert à ma proposition, haussa ses défuntes épaules et expira un soupire déjà mort. La poupée qui n’en était pas une, ressentait cela. Elle fit la moue, très mignonne pensais-je. Plus que moi ? Ah non ! Pas question ! Mon visage d’ange me permettait de conserver ma réputation de petite fille modèle. J’en étais fière. Je fis à mon tour la moue : c’est qu’elle me piquait mon show ! Ses yeux brillants, tels des étoiles d’hiver, se tournèrent vers moi, si subitement que j’en fus surprise. Autant d’admiration ne pouvait que se matérialiser et m’atteindre en plein cœur. Touché.

– Eonnie~ je peux écouter aussi ? Est-ce que le vent et la forêt pleuraient toutes leurs larmes, feuille à feuille, en cet automne-là ? Ça se déroule à une autre époque ? C'est... C'est une histoire vraie ? »


Eonnie ? Les consonances se mêlèrent un instant entre deux endroits de mon cerveau. Non. Ce n’était pas assez anglais. Et pourtant, intéressant à analyser. D’autres mots suivaient ce prénom, des syllabes, des voyelles et des idées s’y accrochant par le fil étroit de la conception. La jeune fille s’assit à côté du fantôme, impatient. Elle enlança sa peluche morte et attendit. Enfin, je me décidai à parler. A rompre le silence contemplatif qui me convenait tant.

- N’assassine plus l’automne. Il pourrait ne pas revenir.

Je souris, afin de ne pas paraître trop froide mais aussi parce que le choix des mots sonnait parfaitement. Pourrait… un peu maladroit à y réfléchir. Le fantôme me fit signe de continuer. Alors je repris.

- Tout commence un nuit d’automne…

Silence.

- Les feuilles tremblantes plaquaient les troncs humides. Le ciel étoilé mourrait, souffrant d’une indicible peine. Le claquement régulier qui rompait le silence disparaissait face aux hurlements du cœur de la Princesse…


Je continuai à parler sans compter le temps, les secondes elles-mêmes s’arrêtèrent la durée de l’histoire, dans mon esprit. En réalité, rien ne peut arrêter le temps. Ma langue décidait de la réussite ou non, tout bouillonnait en moi, dans tous les coins de ma cervelle s’agitaient des sentinelles sur le qui-vive : quel mot ? Quand ? Quelle intonation ? Quel geste ? Comment agencer les son ? Bien sûr le texte avait été rédigé, et je le connaissais par cœur, pas une lettre ne changeât. Sans l’excitation cependant, la magie n’aurait pas été.

- Elle mourut. Son cœur s’affaiblit mais déjà, elle ne vivait plus.


Et ainsi s’acheva l’histoire. Je ne savais qu’en penser et les tremblements de l’angoisse prirent possession de mon petit corps d’Anglaise. Le silence paracheva mes propos, comme les dernières notes aigues d’un concerto de piano. Tout ralentit jusqu’à ce qu’enfin, je sentis qu’il était temps. How was it ?

- Monsieur le fantôme, je vous prierais maintenant de faire un commentaire.

[Déso pour la fin, j'étais trop crevée et j'ai pas compté les mots ♥ ]
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Im Eun Gyo

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MessageSujet: Re: Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥   Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥ Icon_minitimeVen 6 Juil - 13:48

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Un sourire. Un seul, et immédiatement sa raison s'en alla. Oublié, l'esprit las du tombeau que mains et regards avaient cherché avec tant d'insistance; qu'importait d'entendre le cœur de l'inconnue battre et de voir son sang parcourir ses veines en un flétrissement de rose mortuaire ? Eun Gyo se sentait incapable de résister à son ombre torturée par la passion, virevoltante dans la lumière du petit jour. A prendre le temps de se demander pourquoi une vivante semblait soudain si fascinante, elle égrenait les secondes comme les minutes dans le flot déchiré du temps, faisant jouer ses yeux d'étoiles décédées sur la peinture de ces lèvres fermées comme un rideau. N'aurait-elle été si sûre de voir l'effritement qui les avait secouées plus tôt qu'elle aurait pu s'inquiéter d'avoir effrayé sa nouvelle occupation. Au lieu de quoi, patiente, la coréenne glissa de nouveau sur cette chevelure d'or glissant dans le rêve, si longue que même le sol ne pouvait la contenir - imagination, elle en avait conscience, mais l'image parvenait à la mener au-delà de tout espoir de retour. La splendide poupée de porcelaine, avec son sourire vicieux et son regard gênant, venait de trouver une nouvelle victime.
    N’assassine plus l’automne. Il pourrait ne pas revenir. »
Une voix... Une voix qui venait de si loin. Comme un tambour, voilée, et qui pourtant parvenait distinctement jusqu'à l'adepte de sciences. Perplexe, cette dernière pencha la tête, image vivante d'un petit animal cherchant à comprendre ce qu'on tente de lui dire. L'automne ne serait-il pas encore plus beau dans son linceul ? Tout le chaos roula dans cette intelligence et alluma à ses lèvres un sourire d'une douceur imparable, flèche au cœur qui n'y prendrait pas garde, réponse directe à celui de sa muse lunaire. Mots si bien choisis dans leur unique finalité que le silence et la nuit s'installèrent en Euni, y créant un caveau dont la clef était déjà perdue. Que la pensée était agréable à flotter loin au-dessus de sa jolie tête blonde, invitation à un cache-cache qui lui permettrait de savourer plus avant ses secrets chuchotés du bout des lèvres. Vraiment. La réplique, si proche d'un froid hivernal qu'elle l'avait un instant fait trembler, semblait vouloir lui dévoiler plusieurs niveaux de compréhension que son cerveau s'empressait de poursuivre. Quelle vivante intéressante !
    Tout commence un nuit d’automne… »
Elle l'écoutait; ce n'était qu'une voix humaine traversant les fracas de la vie et des batailles, l'écroulement du tonnerre et le murmure des bavardages, bien qu'elle paraissait sortir d'un tombeau. Et vous, ne l'entendez-vous pas ? Fleurir, vivre, mourir sur la trace d'une bouche fine, destin d'une sombre beauté en ayant pourtant une joie inextricable dans ce renouvellement de sourire mort-né. Que cette voix lui dise " Viens ! Viens, voyager au-delà du possible, au-delà du connu " et elle était prête à la suivre. Fascinée par ces mains fuselées qui lui retournaient les entrailles et auxquelles s'accrochait une ombre épouvantable prenant la figure d'un oiseau, intriguée de découvrir que, les yeux au ciel, elle tomberait dans un trou. L'incantation pouvait commencer.
    Les feuilles tremblantes plaquaient les troncs humides. Le ciel étoilé mourrait, souffrant d’une indicible peine. Le claquement régulier qui rompait le silence disparaissait face aux hurlements du cœur de la Princesse… »
C'était un jour gris, gris buvard et ciel d'eau. Rue silencieuse ? Un sourire las, échec et mat. Le temps passait avec une triste indifférente, transformant le couloir en un ruisseau d'encre ténébreuse. Tout contre son épaule respirait la présence d'un être d'outre-tombe - et d'y voir, tournant la tête, la mine douloureuse d'une parfaite inconnue. Les bras frêles de la blondinette rendirent leur étreinte à la malheureuse peluche morte plus ferme, y déposant sur sa tête un menton en pointe comme seul refus de voir l'histoire s'effacer. Qu'elle dure l'éternité ! Qu'un cadavre serait encore assis là à la fin des temps. Pour chaque frisson qu'une larme déclenchait en ce corps minuscule, un doux soupir s'échappait du temple des secrets, et l'étudiante se laissa aller au coucher de soleil de ses yeux pour une période temporelle qui semblait indéfinie. Elle n'en avait cure. Entends-tu ces secondes ? À suivre leur chute, je les connais par cœur puis les oublie. Dodelinant la tête dans une poursuite échevelée d'un autre espace-temps, Eun Gyo semblait presque se transformer en Belle au Bois Dormant - plongée dans un sommeil si proche de la mort qu'elle n'aurait qu'une seule chance en cent ans de s'éveiller à nouveau. Chaque intonation la plongeait plus profondément dans sa stase quand le moindre des mots venait lui construire un nouvel univers à travers lequel la coréenne se sentait évoluer comme un fantôme invisible prêt à venir faucher l'âme agonisante qui lui vrillait les oreilles. Tout n'était que pensée pure, mesurée, nuances d'intonation, subtilité dans le choix des mots, la brièveté des phrases. Ça roulait sous la langue comme l'avant-garde d'un orage se riant des nuages.
    Elle mourut. Son cœur s’affaiblit mais déjà, elle ne vivait plus. »
Tic. Tac. Arrêt sur image. La bouche entrouverte, frémissante, l'unique représentante du public en vie fit papillonner ses paupières avant de se décider à les ouvrir; encore plongée dans les bribes du rêve, son cœur battait la chamade alors que sa respiration avait décidé de mettre un terme à sa course. C'était... Soudain. Délicieux. Sans trop en dire, la rousse était parvenue à un tout affolant. S'agissait-il d'un sort ?
    Monsieur le fantôme, je vous prierais maintenant de faire un commentaire. »
Dans un mot pour mot passablement faussé, l'asiatique se redressa et se mit à glisser sur ses genoux pour se rapprocher de cette rose au cœur vermeil. A s'attendre, dans un particulier optimisme, à découvrir l'illusion morte et le bonheur défunt, la diaphane ne s'était pas attendue à tomber en admiration devant une soirée égarée dans le petit matin. Incapacité à se retenir, la demoiselle se prit au jeu de sa folie et attacha soudainement ses bras arachnéens autour des jambes de l'anglaise en affichant un air si adorable qu'on pouvait encore douter de son humanité.
    Aucun mot ne saurait rendre justice aux tiens Eonnie~ »
Ni Monsieur, ni fantôme, l'ingénue n'en avait pas moins son propre avis sur la question, quoique ce dernier sembla s'articuler en volutes avides dans ses prunelles étincelantes. Levant un visage aux traits ombrés d'une joie enfantine, l'étrange créature ne fit que resserrer un peu plus son étreinte pour tenter de transférer ses sentiments à cette si pure inconnue qui venait de la capturer dans ses filets.
    Pourquoi ton cœur est-il si douloureusement beau ? Pourrais-tu me le prêter quelques instants ? J'aimerai tant en entendre plus ! »
Pour une enfant qui n'avait jamais exigé, l'ordre engluait bizarrement son ton suppliant, mélange hétéroclite de deux sentiments. Deux seulement, parmi tous ceux qui la traversaient aussi facilement que des esprits en déroute - à première vue aussi inatteignables que ces derniers. Pouvait-on parler de toucher le cœur quand cette histoire lui avait littéralement arraché l'âme ? Les yeux écarquillés, Eunie pouvait presque la voir flotter, souriante, aux côtés de cette fille.
    S'il-te-plait~ » un silence de réflexion. « Je n'ai pas grand chose à donner en échange... Est-ce que tu veux un gâteau ? Ah... ! » une nouvelle hésitation soulignée par une moue émerveillée. « Je peux te tirer les cartes ! »
Quelle drôle de proposition pour obtenir l'accès aux pensées les plus profondes de la charmante conteuse. Cependant convaincue par la révolution de cette pensée, la baby scientist avait déjà lâché sa cible pour tenter, avec de grands moulinets maladroit, de réunir le jeu de tarot perdu, si semblable à ces feuilles d'automnes disparues de l'air mais guère de l'esprit.
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MessageSujet: Re: Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥   Une histoire, ça vous dit ? ~ Euni ♥ Icon_minitimeSam 7 Juil - 18:12


Toute mon émotion se détacha des parois ardentes de ma tête, mon esprit lui-même saisit l’instant et se détendit, soupirant, heureux d’en avoir fini. La mission accomplie, il se logea dans le coin qui lui incombait, l’endroit où la plupart des esprits demeurent, ouvrant en passif tapis dans l’ombre du conscient. Je pris conscience du moi, et ce, je le savais, pour un long moment. Dix doigts, longs et fins, dont les os se distinguaient et dotaient la maigreur délicate d’un caractère emphatique fascinant. Ces doigts se mouvaient dans l’air, achevé par des pétales rouges que sont les ongles. Je décidai de mes mains qu’elles s’appuient contre mes hanches et relevai la tête. Je nageais dans la réalité comme un poisson en eaux calmes. Je respirais l’air vivant et percevait des sensations de pleins fouet : ma vue elle-même revenait petit à petit, dévoilant des couches de réel physique, effaçant les brumes doucereuses de l’imaginaire. J’avais fini de parler et j’attendais le verdict. Le fantôme souriait doucement, figé dans son immortalité.

- Pas mal.
- Merci monsieur.
- Je commenterai cela… plus tard. En attendant, quelqu’un a besoin de toi.

Je haussai un sourcil, étonnée de voir une personne, dont l’intelligence devait se rendre comparable à un arbre centenaire, laisser une vivante prendre ne ce serait-ce qu’une infime part de contrôle de ses préoccupations. Une vivante ! Avant que je ne le remercie une ultime fois, afin de m’assurer d’une prochaine entrevue qui animait mon cœur rien qu’à évoquer un futur réalisable, l’asiatique coupait la parole au fantôme qui s’échappa vers un autre monde.

– Aucun mot ne saurait rendre justice aux tiens Eonnie~

Autant mon talent de conteuse atteignait des niveaux assez élevés pour attirer les louanges de personnes qui d’ordinaire auraient laissé leur chemin de vie prendre toute la place et dissimuler l’intérêt d’une histoire irréelle, autant lors de ma phase à chaud, comme je la nominais, les mots et les intonations se brouillaient, emmêlées et se débattant tel un insecte pris dans les mandibules d’une araignée affamée.

- C’est… gentil, merci.


Voilà tout ce que je parvins à énoncer, des mots doublés d’un silence confus entre deux syllabes. J’assistais à la fin de mon éloquence mais qu’importe ! L’histoire vivait. « Pas mal ». Je pris la remarque au pied de la lettre. Du travail, encore et toujours jusqu’à satisfaire les goûts exquis d’un homme mort.

Avant que je n’aie le temps de réagir, un contact physique percuta ma jambe. Les doigts de l’inconnue, sans que sa volonté soit de mise, s’appliquèrent contre le coton de mes collants. La gène qui en résultat me paralysa et plus, j’émis un son horrifié de petite fille outrée jusqu’aux os. Le visage de la poupée se leva et ses yeux pétillant d’un amour mal placé me couvrirent du regard. D’étranges ombre voyageaient d’un point à l’autre de son épiderme, mais également de la joie. Je ne comprenais pas ! D’où sortait cette étrange fille et que me voulait-elle ?

- Maaais ! Qu’est-ce que… Eo.. Eonie ?


– Pourquoi ton cœur est-il si douloureusement beau ? Pourrais-tu me le prêter quelques instants ? J'aimerai tant en entendre plus ! »

Prêter un cœur ? Autant la physique que la romantique rendait ce don impossible, ajoutant une délicieuse tragique à l’acte. Douloureusement beau ? Ce fut l’unique première fois que ce compliment caressa mes oreilles, m’emplissant d’une plaisante fierté mais également d’un doute : coptait-elle sortir un scalpel ? Non… jusqu’au plus profond de son corps, le sang de ses veines ne semblait battre que pour l’espoir d’une seule promesse : une seconde histoire. Toute la politesse dont j’étais capable de ne parvint pas à atténuer le rire affreux. Honteuse, mes lèvres se tordirent en un étrange sourire, ma gorge vibra et la surprise de la demande me secoua de spasmes amusés : il me fallut me plier en deux et glisser mes bras autour d’une taille hilare pour stopper ce éclat inconvenant. Tout ce que la jeune fille demandait, je n’étais plus capable de lui fournir, et pour cause, mon esprit hibernait, abandonnant une créativité solitaire jusqu’au prochain éveil, ou comme certains me le reprochait, jusqu’au prochain rêve éveillé.

– S'il te plait~ » elle hésita. « Je n'ai pas grand chose à donner en échange... Est-ce que tu veux un gâteau ? Ah... ! » Son visage oscilla entre deux sentiments. « Je peux te tirer les cartes ! »

La magie sombre du tirage de carte ne m’impressionnait nullement, tant de fantômes avaient côtoyé les supercheries des vivants pour y être habitués. Dès mes plus jeunes années d’âge, ils m’avaient prévenu : je ne croyais plus qu’aux choses vraies… En revanche, le gâteau me plaisait, bien que je n’en mérite plus la garde. Le temps que je lui avoue mon incapacité à assouvir sa soif d’histoires, Eoni s’agitait telle une marionnette malade d’hystérie, maniant les cartes avec tout le sérieux du monde. Ce devait être sa particularité, son état second. Quand elle eut enfin achevé sa tâche, je pus enfin m’exprimer la conscience libre de tout regret.

- Donc je heu… Je suis Amanda et mon cœur est tout à moi. Et tu… parlais de gâteau ? Oh pardon ! J’oubliais de te remercier pour l’histoire. Mais… comment dire ? Je… Tu vas devoir attendre si tu en veux une autre. Je ne fonctionne pas à la chaîne et je… tu vas bien ?

Inquiète, je glissai une main tremblante dans l’horrible chevelure de renard fou qui gambadait le long de mes épaules, l’essuyai contre ma robe d’un autre âge, et la tendit vers l’asiatique. Môn fantôme n’était plus depuis longtemps.

- Est-ce que tu as aimé mon automne ?

Étrange phrase pour qui n’aurait pas vécu la situation précédente, pourtant toute ma raison fonctionnait lorsque je posai la question. Le fait qu’une vivante apprécie mes histoire me laissait d’ordinaire indifférente mais il résidait chez cette créature - elle ne pouvait en aucun cas être complètement humaine, mentalement et moralement - un parfum d’étrangeté dans laquelle ma curiosité se lovait amoureusement. Mignonne, presque morte et pourtant tellement vivante - un peu trop ? Doux paradoxe.

A présent complètement moi-même, je me sentais nue face à cette inconnue qui allait à présent me juger en tant qu’Amanda Skinner, anglaise perdue à l’autre bout du monde. Ce sentiment étranger perturbait tout un être, puisque jamais je n’avais eu crainte d’être regardée, analysée. La mort demeurait froide face à mes défauts et n’appréciait que ce que je pouvais lui apporter. Qu’en serait-ce d’une fille dont la chaire molle couvrait des vaisseaux en action, dont la respiration mécanique agitait la poitrine et dont la chevelure d’or reflétait les rayons d’un soleil fugace, opposé de l’immortalité blanche dont le manteau des défunts est peint ?

- Ah et… tu n’es pas en retard à tes cours ?

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